LE NOUVEAU PETIT LIVRE DE FRAMBOISE A FAIT LE BUZZ SUR FRÉQUENCE PLUS ! !

Le témoignage de Karine DE LUCA / AVOCAT






Ce 8e petit livre rouge ...

Ce 8e petit livre rouge ...parle d'un évènement douloureux: les violences sexuelles faites aux enfants. Près d'un enfant sur cinq est victime de violence ou d'abus sexuels. Vous pouvez empêcher que cela arrive à votre enfant : la clé est de bien communiquer avec lui, de PARLER VRAI dans un climat de confiance. La sexualité est encore un sujet tabou. Si aborder ce sujet avec votre enfant vous embarrasse, ce petit livre vous sera utile ...car il vous offre des clés pour apprendre à l'enfant à se protéger et à oser dire « NON ! ». Il s'adresse à TOUS, petits ou grands, QUEL QUE SOIT L'ÂGE, aux enfants, aux adolescents, aux adultes.Il parle à chacun de nous, à l'enfant que nous avons été, bien caché à l'ombre de l'adulte que nous sommes devenus « notre enfant intérieur ». Les mots, plutôt que les maux !

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* Vous pouvez dès aujourd'hui le commander ICI en ligne , paiement par CB . " ajouter au panier " OU par courrier : voir bon de commande ci -après , paiement par chèque. *Le livre vous sera livré en priorité...DÉDICACÉ si vous le désirez ! MERCI POUR VOTRE CHALEUREUX ACCUEIL ET VOTRE CONFIANCE ... Bien à vous. FRAMBOISE

8. JE NE VEUX PLUS ALLER A L'ÉCOLE - THÈME : Les violences sexuelles faites aux enfants -

12 € + 1 € expédition -livraison
Si vous souhaitez une dédicace, écrivez le prénom ICI !

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Vous pouvez aussi utiliser ce bulletin de commande à imprimer :

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Post du mois à lire , après la présentation des petits livres rouges !


Les mots, plutôt que les maux !

Bienvenue dans l'univers des petits livres rouges de FRAMBOISE !

Des petits livres rouges pour « parler vrai »...
Ils racontent l'histoire vécue par un enfant
Ils parlent de la vie - naissance, secrets de famille, séparation , divorce, maladie, mort, identité, déménagement, jalousie...
Ils sont des outils de communication
Ils offrent des pistes de réflexion
Ils interpellent nos émotions.

Ils s'adressent à TOUS, petits ou grands, QUEL QUE SOIT L'ÂGE, aux enfants, aux adolescents, aux adultes.
Ils parlent à chacun de nous, à l'enfant que nous avons été, bien caché à l'ombre de l'adulte que nous sommes devenus
« notre enfant intérieur ».

Je vous invite à découvrir la collection ci- après

FRANÇOISE POULET alias FRAMBOISE


pour tout renseignement ( PAR EX.envoi en nombre ,édition de facture ou autre ), me contacter par tel . +33 684868770 ou par mail : framboise.editions@orange.fr
Merci !





2 .le rhume de hanche; thème : le divorce* 12€+ 1€ expédition -livraison

LE RHUME DE HANCHE - livre n°2 - THÈME : le divorce- 12€ + 1€ expédition -livraison

3. Il est perdu mon papa ; thème : la mort d'un proche * 12€ + 1€ expédition -livraison

IL EST PERDU MON PAPA - livre n°3- THÈME : la mort d'un parent -la maladie grave - 12 € + 1 € expédition -livraison

4 . MON NOM DE FAMILLE : connaître ses origines, son identité * 12€ + 1€ expédition -livraison

MON NOM DE FAMILLE - livre n°4- THÈME : l'identité, connaître ses origines - 12 € + 1 € expédition -livraison

5. La maison de papa ; thème : le déménagement * 12€ + 1€ expédition -livraison

LA MAISON DE PAPA - livre n°5- THÈME : le déménagement - 12 € + 1 € expédition-livraison

6. MAMAN METS TES LUNETTES ROSES - Thème :le cancer de l'enfant -

MAMAN METS TES LUNETTES ROSES - livre n°6 - THÈME : le cancer de l'enfant - leçon de vie face à la maladie - 12€ + 1 € expédition -livraison

7. LA PETITE SœUR ; THÈME : LA JALOUSIE DANS LA FRATRIE * 12 € +1 € EXPÉDITION -LIVRAISON

LA PETITE SœUR - livre n° 7 - THÈME : la naissance d'un enfant est une épreuve pour chacun au sein de la famille ; c'est un chamboulement pour l'aîné -assailli d'émotions diverses - relégué au second plan par le nouvel arrivant . Un nouveau regard sur la jalousie pour mieux comprendre ce qu'un enfant peut traverser.- 12 € + 1 € expédition- livraison .

1. LA PETITE FILLE QUI N'AVAIT PAS SOMMEIL ; Thème : la naissance, un secret de famille...

le premier petit livre rouge
N'EST PLUS EN STOCK ! :
" LA PETITE FILLE QUI N'AVAIT PAS SOMMEIL " THÈME : secret de famille, secret de naissance...
RÉÉDITÉ PLUSIEURS FOIS ...MAINTENANT ÉPUISÉ!

je vous l' offre en ALBUM PHOTO ou en DIAPORAMA en copiant ce lien :

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ou en vidéo sur youtube


LA PETITE FILLE QUI N'AVAIT PAS SOMMEIL

JE SUIS À VOTRE ÉCOUTE...

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Après la présentation des petits livres rouges, voici le blog !



LE POST DU MOIS.

Etes-vous un parent "hélicoptère " ??

  Être un « parent hélicoptère », c’est une image pour décrire le parent qui semble toujours « voler » au-dessus de son enfant pour préve...

mercredi 18 mars 2020

CONFINEMENT ...ET SCOLARITÉ ! LA RÉFLEXION D'ISABELLE FILLIOZAT ...

OU COMMENT VIVRE LE CONFINEMENT AVEC VOS ENFANTS ?
 Lisez la pertinente réflexion d'ISABELLE FILLIOZAT , psychothérapeute et spécialiste de la parentalité positive ...
 
Isabelle Filliozat
Le coronavirus rôde… Les écoles sont fermées. Nous sommes confinés avec nos enfants et avec une certaine quantité de stress… pour plusieurs semaines. Nous avons le choix : subir ou transformer cette contrainte en opportunité.
Subir ou agir ? Comme le soulignait Viktor Frankl : « Nous ne choisissons pas toujours les circonstances, mais nous pouvons choisir notre façon de les vivre. » Ce psychiatre a vécu dans les camps de concentration des circonstances autrement plus difficiles que la nôtre aujourd’hui. Il nous rappelle qu’être cloîtré entre les quatre murs de notre appartement, non seulement n’a pas le pouvoir de limiter notre liberté, mais cela pourrait être l’occasion de la reprendre.
On ne peut plus se déplacer, plus de train, bus ou métro ? C’est aussi du temps gagné et de la fatigue en moins.
On est coincé avec les enfants ? Ce peut être l’occasion de les redécouvrir. D’ordinaire, il faut bien se l’avouer, dans l’urgence du quotidien, nos échanges se cantonnent souvent à lève-toi, dépêche-toi, fais ceci fais cela, non, pas ça, tu as été sage à l’école, combien as-tu eu à ton contrôle de maths ? Maintenant tu dors, tu te lèves tôt demain matin.
Nous vivons avec eux, nous pensons les connaître, mais connaissons-nous leurs pensées intimes ? Nous voici enfin dans des circonstances extraordinaires, avec une belle plage de temps pour se rencontrer plus profondément, écouter, renforcer les liens familiaux, résoudre quelques conflits entre frères et sœurs, lever finalement ce qui peut faire blocage dans les apprentissages scolaires sans qu’on le sache. Ce serait dommage de ne pas profiter de ce temps.
Oui, bien sûr, ils ne sont pas en vacances, ils ont du travail scolaire et il ne faut pas perdre le rythme. Mais nous ne sommes pas enseignants. Nous sommes parents. Alors, pas de stress inutile. S’ils ne sont pas assis à leur bureau 5h par jour, non seulement cela ne va pas altérer leur futur, mais ça pourrait leur faire du bien. Les deux grands écueils pour cette période sont le stress et les écrans. Le stress constitue un facteur de risque pour l’immunité. Tandis qu’une relation chaleureuse est un facteur de protection. En ces temps difficiles, autant mettre en œuvre tous les facteurs de protection ! Se mettre la pression sur les apprentissages scolaires et se bagarrer avec ses enfants pour qu’ils travaillent, c’est contre-productif. Deux mois de moins sur le programme ne vont pas faire une différence dans l’avenir de notre enfant. Mais deux mois de stress à la maison, ça pourrait. Et pas dans le bon sens.
Donc no stress mais de l’attention.
Bien sûr, nous allons les soutenir dans leur travail, mais nous pourrions surtout en profiter pour jouer notre rôle de parent, fournir à notre enfant la sécurité de base qui permet d’apprendre mieux et l’aider à muscler ce que les pédagogues nomment ses compétences exécutives. 3 compétences clés ont été identifiées :
- la mémoire de travail, qui permet de garder en tête et d’organiser des informations avant de les utiliser,
- le contrôle inhibiteur, pour ne pas sauter direct à la conclusion, contrôler ses impulsions, rester concentré et bien sûr réguler ses émotions, savoir persévérer
- la flexibilité cognitive, pour accepter la nouveauté, pouvoir envisager la complexité et ajuster nos stratégies en cas d'erreur.
Comment faire ? Ce sont des fonctions du cerveau, ce n’est pas forcément en répétant ses tables de multiplication qu’on les développe. A l’école, on ne prend pas toujours le temps d’apprendre à apprendre. Et puis on considère parfois que ce sont des compétences qui s’apprennent en famille, même si on n’a pas prévenu les parents.
La mémoire de travail est doublée quand on grimpe à un arbre pendant 30 minutes. Elle augmente aussi notablement quand on court pieds nus dans l’herbe. Nous oublions trop facilement que nous sommes des êtres de mouvement. Rester assis à un bureau rend les apprentissages très compliqués.
Le contrôle inhibiteur se travaille en jouant à 1, 2, 3 soleil ou à ni oui, ni non, en faisant des puzzles, en lisant…
Et la flexibilité cognitive ? En discutant, en partageant, en faisant de la pâtisserie…
En réalité, les activités les plus diverses peuvent muscler les compétences exécutives. Toute activité qui implique planification, concentration, précision des gestes, mesure...
Second écueil, la tentation peut être forte de laisser les enfants devant leurs écrans pour qu’ils s’occupent… Réalisons que notre soulagement ne sera que de courte durée, car les écrans n’enseignent pas la régulation des émotions ! Respectons au moins les 4 pas de Sabine Duflo. On peut proposer une expérience aux enfants. Ils passent une demi-heure à lire une page d’histoire, puis ils font une demi-heure d’ordinateur, puis interro…
Puis le lendemain, même topo, mais on fait suivre la ½ h de lecture de cours d’½h de rêvasserie, de promenade, de gym ou d’une sieste, et on teste. Ils découvriront eux-mêmes la différence.
Donc oui, on soutient l’enfant dans les exercices qui lui seront envoyés par ses enseignants, et au-delà de ça, on reste conscient que la situation est exceptionnelle et qu’elle peut être l’occasion pour nos enfants d’apprendre autrement et de travailler plus particulièrement un des items du socle commun de connaissances, de compétences et de culture défini par l’Éducation Nationale, la formation de la personne et du citoyen : apprentissage de la vie en société, de l'action collective, de la citoyenneté.
Du fait du mode de propagation du virus, rester confiné, c’est un acte citoyen. Ne pas aller à l’école, ne plus pouvoir faire son sport favori, devoir annuler un voyage scolaire, ne plus aller chez les copains, c’est frustrant, ça va être dur parfois. Si nous profitons de ce temps avec nos enfants pour approfondir notre relation, et les aider de passer de la question : « Qu’est-ce que la vie m’apporte ? » à « Qu’est-ce que je peux apporter à la vie ? », ces deux mois ne seront pas du temps perdu sur leurs études.

lundi 2 mars 2020

UNE RÉFLEXION D'ACTUALITÉ : comment prévenir les violences conjugales ? Est-ce que l’éducation donnée à nos enfants ne serait pas à questionner ? : TU SERAS UN HOMME -FÉMINISTE-MON FILS


TU SERAS UN HOMME- féministe- MON FILS !  

Réflexion autour du MANUEL D'ÉDUCATION 
ANTI SEXISTE POUR DES GARÇONS LIBRES ET HEUREUX D'AURÉLIA BLANC-,COLLECTION MARABOUT .



AVEC UN TITRE QUI PARODIE LA PHRASE BIEN CONNUE DE KIPLING
 ( TU SERAS UN HOMME MON FILS ) voici le premier livre d'éducation 
non-sexiste à l'usage des garçons et qui s'adresse aussi aux filles  ...

Une réflexion qui fait écho au podcast de Maître Karine DE LUCA , avocate au Cabinet GRANVELLE ; Episode 36 : comment prévenir les violences conjugales .


 
AVEC UN TITRE QUI PARODIE LA PHRASE BIEN CONNUE DE KIPLING ( TU SERAS UN HOMME MON FILS ) voici le premier livre d'éducation non-sexiste à l'usage des garçons et qui s'adresse aussi aux filles ! 

 Depuis des décennies, on ne cesse de réfléchir sur le sens de la féminité, sur l'éducation de nos filles, que l'on veut voir fières et émancipées; on lutte à l'école, dans la rue, dans les familles, pour leur donner les mêmes chances qu'aux garçons. 

 Mais on continue d'élever nos fils dans le même moule qu'avant, comme si on pouvait déconstruire le sexisme sans s'interroger sur la masculinité !
Grâce à des analyses d'experts, des témoignages et des informations pratiques, Aurélia Blanc décortique les stéréotypes et rassemble tous les outils pour aider les parents à élever leur garçon dans une société qui promeut l'égalité !
Toutes les astuces pour :
*Se déconditionner soi-même du « sexisme bienveillant » véhiculé par l'entourage et notre propre éducation ,
*En finir avec les injonctions : Un homme ça ne pleure pas, ça ne fait pas de sentiment, ça collectionne les conquêtes, ça fait passer son travail avant ses enfants...
* L'armer face aux pressions sociétales : « c'est un truc de fille »... Lui apprendre le respect de soi et des autres : la question du consentement
Quand elle était enceinte de son petit garçon, la journaliste Aurélia Blanc a cherché à se documenter dans le but d'éduquer son enfant de manière féministe mais elle n'a rien trouvé. De là est née l'envie d'écrire un livre à ce sujet, justement pour palier à ce manque de documentation. Ainsi, elle vous propose tout un tas de conseils pour élever un petit garçon respectueux des femmes. En incitant à la mixité par exemple, ou encore, en déconstruisant les idées reçues sur les genres et les goûts.


CONSTAT :
° notre système de fonctionnement, notre organisation sociale : le patriarcat c'est à dire, le pouvoir détenu par les hommes – ce depuis 8000 ans ; système qui repose sur une idéologie sexiste : les femmes sont inférieures aux hommes, et doivent ainsi être assignées à des rôles différents .
° Organisation légitime qui entretient les violences envers les femmes et à l'origine de profondes inégalités sociales, économiques et politiques. 16 % seult des femmes dirigent un état ou sont 1er ministre, pourtant produisent 66 % du travail et 50 % de la nourriture planétaire, mais ne perçoivent que 10 % des revenus et 1 % de la propriété , 70 % des personnes pauvres sur la planète ; ce qui montre que derrière le sexisme, c'est une question de POUVOIR.
 
° Ce système patriarcal nous a façonnés, influence nos manières d'agir, gouverne les relations humaines ..et chacun(e) de nous, sans même nous en rendre compte, contribue à perpétuer cette fabrique de la domination masculine...jusqu'au jour où nous réalisons qu'il est possible d'y mettre fin ! 
 
°Ce que dit l'auteure :« Etre féministe : reconnaître l'existence de la domination masculine et comprendre que ce n'est pas une fatalité , et savoir qu'il nous faut détricoter tout ce système sexiste pour que soit possible une véritable égalité ; égalité en droits et aussi égalité réelle dans tous les champs du quotidien basé sur le slogan:« Mon corps, Mon choix » , faire disparaître les inégalités et les violences envers les femmes et aussi qu'elles puissent vivre et se définir comme elles l'entendent ( comme tout un chacun d'ailleurs : pouvoir être soi-même sans être méprisé, discriminé ou violenté pour cela ! )
Dans ce livre , pas de recette infaillible mais des pistes de réflexion et des outils pour agir , concrètement au quotidien je tente de poser les fondements d'une éducation vraiment égalitaire et montre combien le féminisme est une chance pour nos fils .»
« Adopter une pédagogie féministe , ce n'est pas soumettre les garçons à une austère doctrine rigoriste, c'est au contraire leur donner l'opportunité de développer leur singularité et de cultiver une vraie liberté . » 

 
ECHOGRAPHIE D'UNE GROSSESSE : 
 
° en général, les parents préfèrent avoir comme premier enfant un garçon ...et prêts à tout-ou presque- pour ne pas engendrer un rejeton "du sexe dit faible "...avortement sélectif concerne les filles , depuis près de 30 ans : masculinisation des naissances. Résultat : déficit démographique important -manque 116 millions de filles sur la planète – directement lié à la préférence culturelle dont les garçons font l'objet. 
 
° Sondage IPSOS en Occident où les avortements sélectifs sont rares : 47 % des personnes interrogées préfèrent avoir un garçon en premier plutôt qu'une fille - et 21 % une fille . Pourquoi ? Moins de soucis avec un garçon , Travail moins dur avec un petit gars qui pourra s'occuper de ses frères et sœurs, ou transmettre le nom de famille. A noter les félicitations actuelles encore très chaleureuses à la naissance d'un garçon ( sous entendu : c'est mieux qu'une fille!) « Ma fille attend un bébé ...et c'est un garçon ! » 
 
° A remarquer : 

° les préférences des gens variables selon leur sexe ou leur position sociale ( Inserm et Ined ) : plus les parents sont diplômés , plus ils aspirent à avoir une fille!. Également partagé par les parents féministes : communication évidente avec la mère, crainte de ne pas savoir s'y prendre avec leur fils, crainte d'élever un fils à contre-courant du sexisme ambiant , poids des stéréotypes et des injonctions auxquels sont censés se conformer les enfants : la société, l'école, la terre entière qui vont leur expliquer qu'un garçon ne pleure pas , que les filles sont passives , que les garçons aiment le foot..etc..sur quels modèles positifs s'appuyer pour élever un garçon respectueux des filles ?
 
° qu'ont fait les mères féministes pour leurs garçons ? Malgré le ressenti de culpabilité de ne pas avoir élevé leurs fils de façon assez féministe ,tout en ayant aussi peur d'en avoir trop fait , elles ont adopté des pratiques pédagogiques novatrices , en faisant de la lutte contre les stéréotypes et de la valorisation de l'autonomie les grands piliers de leur éducation : ; attentives à leur participation au travail domestique et le rapport à la violence ( pas de jouets guerriers , discours de non -violence, vigilance à l'égard des comportements virils perçus comme dominants ) .
° Force est de constater que lorsqu'il est question d'éducation féministe, on cible les filles , uniquement les filles ! Mais pas les garçons ! ...début d'une évolution marquée par le fait que nous commençons à nous interroger sur notre façon d' éduquer les garçons , véritable électrochoc de l'affaire Harvey Weinstein :

  « plutôt que d'apprendre le self – défense à nos filles, apprenons le respect à nos fils!» ..ce qui fait qu'en quelques mois l'éducation des garçons est devenue un vrai sujet de société : quel genre d'hommes voulons-nous élever pour demain ? Des hommes qui ne violent pas, ne méprisent pas les femmes, ne les frappent pas ,,,qui respectent les femmes... ambition d'élever des fils antisexistes , des garçons féministes mais comment s'y prendre ?



NOS RÉFLEXES SEXISTES :
 
° dès les premières heures de vie de leur enfant, les parents ont des attentes stéréotypées , qui vont ensuite influencer leur façon de l'élever et d'interagir avec lui ,à peine nés nos garçons et nos filles sont élevés différemment ! A peine nés, rangés dans des petits cases , lesquelles nous poussent à voir des différences ..là où il n'y en a pas forcément . 

 EX : * 30 couples interrogés dans les 24h suivant la naissance de leur 1e enfant : poids, taille, réflexes : mêmes caractéristiques pour tous les nourrissons . Les filles : perçues comme " petites ", "mignonnes " " les traits plus fins" ; les garçons : vus comme "grands " , "solides ", les traits marqués " .." plus forts que les filles "

Autre ex : vidéo projetée auprès d'un groupe d'étudiants , mettant en scène un bébé de 9 mois en train de jouer ; à la moitié d'entre eux, on a dit qu'il s'agissait d'une fille, à l'autre d'un garçon ! Pour les participants, aucun doute : si la petite fille pleurait , c'est parce qu'elle avait "peur " et le garçon , parce qu'il était "en colère " ! pourtant ils avaient face à eux le même enfant ...
° expérience scientifique sur les cris des bébés : 

 les parents ont tendance à penser que les pleurs des petits garçons sont moins aigus, alors que c'est faux ! Ils considèrent que les garçons doivent avoir une voix plus grave que les filles et appliquent ce jugement aux pleurs des bébés de 3 mois ...leurs pleurs expriment plus d'inconfort que ceux des filles , autrement dit : les garçons pleurent pour une bonne raison et les filles pleurent pour un rien ….

Conclusion : « nous projetons sur les enfants des idées issues du monde des adultes .Il est donc possible que nous passions à côté des besoins réels des bébés » 
 
Reconnu scientifiquement également : 

 les stéréotypes influencent notre manière d'interpréter les pleurs des bébés , mais aussi notre façon de lui parler, de le prendre dans nos bras, de jouer et d'interagir avec lui .ex :
- initier davantage de contacts physiques avec les garçons durant les 1ers mois de vie( plus souvent dans les bras et stimulation avec des gestes ) alors que avec les filles, interactions à travers la voix et le regard
- parler davantage -faits, actions,explications avec les garçons alors que registre plus affectif et émotionnel avec les filles
- moins consoler les garçons lorsqu'ils pleurent , les rabrouer pour leurs larmes et les pousser à se montrer "forts " , alors que nous allons encourager les filles à exprimer leurs émotions
etc.
conclusion : sans même nous en rendre compte, doucement mais sûrement, nous cultivons petites et grandes différences entre les filles et les garçons ...très aidés également par les professionnels de l'enfance !

° car les professionnels entretiennent les clichés ; 

 ne sont exempts ni de préjugés , ni de sexisme : leurs conseils ne sont pas paroles d'évangile : psychothérapeutes, animatrices périscolaires, assistante parentale, puéricultrice , personnels de crèche, de garderie etc..adoptent de comportements différents selon qu'ils ont affaire à des petits garçons ou à des petites filles . ;étonnement de voir le petit Julien avec son sac rose ! Insister sur le fait que "les garçons ont besoin de se dépenser !" , Hélène qui est"une vraie fille " avec sa robe qui tourne
Constat : les petites filles moins stimulées que les garçons dans les activités collectives, leur apparence : objet de l'attention des adultes !préoccupations pour les capacités physiques plus prononcées quand il s'agit de garçons . Seule émotion tolérée chez le garçon : la colère !
Pas étonnant : La question du genre absente des programmes de formation des professionnels de la petite enfance !

° prise de conscience de nos automatismes sexistes :

 si nous voulons élever nos garçons et nos filles de la même façon, nous devons reconnaître et prendre conscience que nous avons tous "des biais sexistes " ! car les meilleures intentions du monde ne suffisent pas à nous prémunir contre nos automatismes sexistes ! Important d'identifier ce qui tient du réflexe et ce qui relève réellement de la personnalité et des besoins de l'enfant ! 
 
Ex : un bébé qui pleure n'est pas forcément "en colère " sous prétexte qu'il est un garçon !
Expérience : vidéo qui met en scène 2 bébés ( un garçon et une fille ) dont on a échangé les vêtements : ainsi Marnie est devenue Oliver , et Edward est devenu Sophie ; PARMI LES différents jouets accessibles : les adultes ont proposé à Sophie ( en réalité un garçon ) le poupon et les peluches alors qu'Oliver ( en réalité une fille ) s'est vu attribuer les petites voitures et les robots ! ( subconscient qui a obéi aux stéréotypes !! ?? ) 
 
Prenons l'habitude de questionner nos manières d'agir et d'interroger nos faits et gestes les plus banals :
~ pourquoi dis je à Léo qu'il est costaud ? Dirais-je la même chose à une fille qui soulève la même chaise ??
~ quels compliments fais je à mon fils ? Renvoient ils à des stéréotypes ? Si oui , n'y a t'il pas d'autres aspects qui mériteraient d'être valorisés : sa gentillesse, son application par ex ?
~ ai-je la même réaction face à l'agitation de mon fils et de ma fille ?
~ comment est ce que j'exprime mon affection avec l'un et l'autre ?
~ j'impose des temps calmes à ma fille alors que je chahute avec mon fils...pourquoi ?etc…
NON , LE CERVEAU DES GARÇONS N'EST 

PAS DIFFÉRENT DE CELUI DES FILLES !

La plupart des adultes en sont convaincus : garçons et filles appartiennent à 2 espèces totalement différentes: idée reçue largement partagée ..et pourtant fausse ! 
 
VRAI : différences biologiques entre les 2 sexes , hommes globalement plus grands que les femmes, masse musculaire plus importante. Pas le même programme génétique : hommes dotés du chromosome Y, qui porte une petite poignée de gènes différents de ceux des femmes. Par ailleurs femmes et hommes ne secrètent pas les mêmes hormones dans les mêmes proportions ; plus d'œstrogènes chez les femmes , plus de testostérone chez les hommes ; substances qui donnent le signal de la puberté et qui provoquent l'apparition des "caractères sexuels secondaires "( pilosité, voix, musculature ...) 

 Mais , contrairement à l'idée répandue, ces hormones n'expliquent pas les goûts et les comportements différents entre les 2 sexes ! ( exit John Gray et sa théorie : les hommes viennent de Mars , les femmes viennent de Vénus!) LA THÉORIE SELON LAQUELLE NOUS SERIONS GOUVERNÉS PAR NOS HORMONES N'A JAMAIS ÉTÉ PROUVÉE !
NOUS VENONS BIEN DE LA MÊME PLANÈTE !!
° Il y a davantage de différences cérébrales entre des personnes du même sexe qu'entre les hommes et les femmes ! 

 Les connaissances actuelles sur le développement du cerveau démontrent que les filles et les garçons ont les mêmes capacités de raisonnement, de mémoire et d'attention .A la naissance, les filles et les garçons ont le même potentiel . C'est ce qui se passe après qui va changer la donne : la structure et le fonctionnement du cerveau sont en perpétuelle évolution , notre cerveau a des capacités de plasticité à tous les âges ! 
 
°Donc, contrairement à ce qu'on pourrait croire, les garçons ne sont donc pas "naturellement " programmés pour lire une carte routière pas plus que les filles ne le sont pour faire la vaisselle ! Mais ces stéréotypes – bien qu'infondés scientifiquement, -finissent par modeler la réalité qu'ils prétendent décrire ( menace du stéréotype, prophétie autoréalisatrice ! )
 
° Pour lutter contre ces stéréotypes sexistes, commençons par proposer les mêmes jeux aux garçons et aux filles , la question étant -non pas de savoir si "c'est pour les garçons " - mais "quelles capacités va développer mon enfant ". Par ex. les jeux symboliques ( jouer à la marchande , à la poupée, à la cuisine ) permettent de développer le langage, ce qui semble faire défaut aux garçons en CP .
( évaluations ) Donc permettre aux garçons d'investir des activités où ils pourront développer le langage ou leur intelligence sociale .
A l'inverse, les jeux d'extérieur – maîtrise des espaces spatio-temporels, esprit d'équipe et de compétition- font plus défaut aux filles ( jouer sagement, jeux calmes ) . 

Permettre à nos garçons de jouer loin des clichés , c'est leur donner l'opportunité de développer le meilleur d'eux-mêmes . Moins les enfants sont coincés dans des stéréotypes sexistes, mieux ils réussissent à l'école, plus ils sont épanouis . 

 

LES TRUCS DE FILLES …
Ce partage des genres, lié aux stéréotypes, est au fondement même du système patriarcal dans lequel nous évoluons : le sexisme est un système : harcèlement de rue, inégalités de salaires , ou pubs qui prennent les femmes pour des potiches sont les manifestations directes de ce système qui fonctionne depuis plusieurs millénaires et qui repose sur 2 moteurs :
* l'assignation des hommes et des femmes à des rôles sociaux différents ( la fameuse complémentarité des sexes ) et
* la hiérarchisation entre ce qui relève du masculin et du féminin . Partout , de tout temps, et en tout lieu, le masculin est considéré supérieur au féminin ! ..jusqu'au tréfonds de nos mentalités , le masculin continue de dominer un féminin méprisable . 
 
° Inconsciemment, nous avons tous intégré que lorsqu'une fille s'aventure sur un terrain dit "masculin ", c'est une forme de promotion et quand un garçon s'engage sur un terrain dit "féminin ", c'est au contraire une forme de déchéance.

 Ex : on encourage les filles à se tourner vers des activités dites "masculines " ( arts martiaux, bricolage, sciences ) mais on regarde d'un mauvais œil le garçon qui veut être danseur, ou faire carrière dans la puériculture.
° Envers de la médaille : les garçons assignés à de meilleures places mais pas le droit d'en sortir !77 % de personnes sondées se disent favorables à encourager les fillettes à s'approprier les activités dites "de garçon " , 35 % estiment qu'il est mauvais de faire l'inverse ! 

 Les garçons restent enfermés dans des principes d'interdiction très forts.
Ces normes du genre s'exercent dès l'école , entre garçons qui se font vite qualifier de " oh la fille !! " ou "pédé "...Très difficile de transgresser les genres quand on est un garçon .

 Les adultes sont souvent les premiers à moquer, voire humilier , ceux qui osent franchir cet interdit ! ...et nous nous étonnons après que les garçons méprisent le filles ?

° Si nous voulons promouvoir l'égalité ( et la liberté ) auprès de nos enfants , c'est un discours contre lequel il nous faut absolument lutter.
~ arrêtons de dire " ...c'est pour les filles " ! ...qui laisse entendre que certains domaines d'activités sont réservés aux garçons et d'autres aux filles : faux ! Tout enfant peut embrasser toutes les activités humaines .Ça envoie aussi un message négatif aux garçons : qui intègrent que ce que font les filles,c'est moins bien , c'est "nul" et aux filles ...qui s'entendent dire que ce qu'elles font n'est pas digne d'intérêt ! Discours qui perpétue la hiérarchisation entre les sexes et alimente le système sexiste et l'homophobie.
~ encourageons nos garçons à investir les univers dits "féminins " : jouer à la dînette, aux princesses, à la poupée. Une mère américaine a compilé sur son blog des photos de petits garçons s'amusant avec des peluches roses, arborant vernis et colliers...des garçons épanouis ! Une façon de dire que oui, il est temps de laisser les petits garçons jouer à ce qui leur plaît, quoi qu'en dise la société !
~ ne laissons pas les autres décider ce que nos enfants sont censés être . Face à un petit garçon déguisé en princesse, réaction quasi unanime : c'est gonflant, ça irrite, ça heurte...et c'est justement pour éviter ces situations que nous interdisons à notre petit garçon de mettre son tee-shirt à paillettes -son préféré . Expliquons à ces détracteurs qu'il n'y a pas de problème avec ça et que le débat est clos 
 .
~ Armons – les ( et armons- nous ) face aux remarques désobligeantes. Ayons en stock quelques réponses :
 
* « c'est un jouet pour les garçons » ..tu veux dire qu'il faut se servir de son pénis pour y jouer ...parce que si c'est le cas, ce n'est pas un jouet pour les enfants !
* «le bleu, c'est une couleur de garçon ...» oui oui, c'est pour ça que c'est la couleur de la Vierge Marie, de Cendrillon , de Nefertiti et que l'on habillait les filles en bleu jusqu'au début du XXe siècle !
* « hors de question que mon fils joue à la poupée » ...pourquoi ? Tu crois qu'il risquerait de devenir ...un bon père ?


~ et pour nos enfants, les super-dépliants antisexistes de MAMAN . RODARDE ( le blog des enfants et des parents curieux ) qu'elle a créés pour aider son fils à répondre aux remarques qu'il pouvait recevoir ( son fils adore porter du vernis à ongles ) : petites bandelettes d'auto défense antisexiste pliées en accordéon , glissées dans le cartable de son fils . Sur chacune, une question : les garçons peuvent-ils se maquiller ? Les garçons peuvent-ils aimer les fleurs ? Les garçons peuvent-ils porter des bijoux ? ...16 thèmes auxquels des artistes, des hommes politiques , des sportifs répondent OUI ils peuvent faire tout ça ! ( possibilité de les imprimer ) de quoi répondre aux détracteurs !




LE ROSE , C'EST AUSSI POUR LES GARÇONS !
En 2015,polémique autour d'un catalogue de jouets de Super U qui met en scène des garçons jouant avec des poupées et des filles avec des grues ...le monde des jouets est (aussi )une petite fabrique de sexisme : jouets de filles, jouets de garçons, jouets mixtes …, encore plus depuis qu'a déferlé la vague du "marketing genré " et bien sûr son lot de bleu et rose ! Incroyable car en 1930 , le BON MARCHÉ pouvait montrer dans son catalogue des petits filles conduisant des voitures et des petits garçons à côté d'elles ! Époque révolue !!
Pour une question de marketing, la distinction des 2 univers a été accentuée par les fabricants : un vélo rose pour la fille, un bleu pour le garçon !! là où 20 ans plus tôt, un unique vélo rouge se serait transmis d'un enfant à l'autre. Simple, basique mais ça fonctionne : en segmentant le marché en fonction du sexe des petits consommateurs , les marques peuvent vendre 2 fois le même produit et multiplier les profits.
°En quelques années , le rose bonbon s'est mis à dégouliner des rayons de filles : jeux de société, équipements sportifs, livres etc ;;; Non pas parce que les filles ont une attirance innée pour cette couleur mais parce que l'industrie du jouet les matraque de rose depuis la plus tendre enfance, et même avant, dans une pure stratégie marketing ! L'industrie du jouet a réussi son pari : elle nous fait avaler que le rose est une couleur de fille et le pire c'est que nous la croyons !
° Une chose que les petits garçons comprennent très vite , c'est qu'ils ne sont pas censés porter du rose , ils n'y sont pas autorisés ! Interdiction sociale très forte ! L'auteure raconte même que sa nounou a refusé d'emmener promener son fils qui portait des baskets roses !! en 2013: sondage auprès de 1600 femmes révèlent que 61 % avouent avoir déjà mis un tee-shirt rose à leur fils mais 5 % seulement avaient acheté un pantalon rose...parce qu'elles craignaient que leur garçon soit moqué( 84 % )...et qu'elles avaient peur d'influencer son orientation sexuelle !!! ( 21 % ) mais le rose est une couleur , rien de plus, sans pouvoir sur l'orientation sexuelle!! on peut l'aimer sans devenir efféminé ni gay !! D'ailleurs le rose a d'ailleurs été longtemps une couleur attribuée aux garçons , perçu comme un rouge clair, il était synonyme de force, de virilité , le bleu devenu couleur de la vierge Marie au XIIe siècle symbolisait douceur et pureté, c'était la couleur des filles ….ceci jusqu'au milieu du XIXe siècle où les 2 couleurs rose et bleu ont été attribuées à chacun des 2 sexes. Les habits blancs traditionnellement portés par les 2 sexes ont été remplacés par des habits genrés ! ( cheveux longs et robes : garçons au XIXe siècle!)

~ Encourageons nos garçons à porter du rose, du parme, du violet et du mauve ! Arrêtons cette différenciation absurde qui nourrit et conforte les stéréotypes sexistes !
* arrêtons de voir les garçons qui aiment le rose comme des extraterrestres ! Regardons nos réactions et cessons de nous montrer surpris, moqueurs …
* soutenons ouvertement ceux qui portent des couleurs dites
"de fille " : ce n'est pas un signe de faiblesse ou d'infériorité.
Encourageons les garçons à porter les couleurs de leur choix ! « si une fille ne doit pas être entravée dans ses choix parce qu'elle est une fille, un garçon non plus »



 
JOUER À LA POUPÉE NE "REND " PAS GAY !
°Une peur panique -une haine - de l'homosexualité : bon nombre de garçons se voient interdire des activités dites "féminines "au motif que cela pourrait les rendre efféminés ..et donc gays . Nombre d 'exemples de parents qui refusent d'acheter une poussette ou une poupée à leur petit garçon sous prétexte que " c'est pour les filles et ça fait pédé …" ! 
 
° l'orientation sexuelle n'a rien à voir avec le genre . On ne "devient pas " homosexuel parce qu'on a joué à la poupée quand on était petit. Le fait d'aimer les Barbies n'a AUCUNE incidence sur l'orientation sexuelle d'un enfant – pas plus qu'être homosexuel n'implique d'adorer balader des poussettes ! « Il y a une confusion des enjeux . Il faut bien comprendre que le genre , ce n'est pas l'orientation sexuelle. Il peut y avoir des garçons, des hommes qui ne sont pas virils et qui sont tout à fait hétérosexuels . Mais on voit bien que la peur de l'homosexualité reste très forte .Et c'est directement lié au système de domination dans lequel nous évoluons » 
 
Cette peur de l'homosexualité – qui ne se retrouve d'ailleurs pas lorsque les petites filles se déguisent en chevalier !- est profondément inscrite dans notre société : conséquence directe du système de domination sexiste dans lequel nous vivons , qui valorise ce qui est lié au masculin et méprise ce qui est associé au féminin . ...homosexualité masculine largement perçue comme une déviance, également fruit de beaucoup d'amalgames et de méconnaissance de ce qui relève du sexe, du genre et de l'orientation sexuelle.
~ le sexe : caractéristiques biologiques ( organes génitaux mâles ou femelles ) . A moins de pratiquer une opération, le sexe est immuable.
~ le genre : construction sociale des rôles, des comportements, des activités et des attributs qu'une société considère comme masculins ou féminins . Le genre : processus culturel, système de catégorisation hiérarchique, qui organise, par ex. la supériorité du masculin sur le féminin.
~ l'orientation sexuelle : désirs physiques et sexuels . Ne dépend ni de notre sexe biologique . Ni de notre genre . ( on peut avoir un pénis, avoir des goûts estampillés "féminins " et être hétérosexuel ) .

° les garçons kiffent les poupées ...et les dînettes ! Incroyable de voir qu'en 2018 un petit garçon qui joue à la poupée provoque autant de crispations ! Les garçons jouent à la poupée depuis belle lurette ...avec des figurines ( mais ça ne dérange pas ) , ce qui dérange c'est lorsqu'il joue avec un poupon , autrement dit un bébé miniature ! . La poupée est un jeu d'imitation comme un autre …
à l'heure où les pères sont de plus en plus nombreux à pouponner , il n'y a rien d'étonnant que les fils cherchent à les imiter !
° Moralité : mettons des poupées dans les mains de nos fils ! Jouer à la poupée c'est bon pour la santé et pour l'égalité ! La seule chose qui peut leur arriver : devenir un jour des pères impliqués ! Osons contourner la pression sociale pour offrir ces jouets .
« Votre garçon va devenir père, oncle , il sera amené à s'occuper d'enfants, à faire à manger pour sa famille, à laver ses chaussettes ...A un moment donné, il faut l'autonomiser . De la même manière qu'il est important d'apprendre à une adolescente à utiliser une perceuse, il faut apprendre à un garçon à cuisiner, à être un individu dans le monde réel ...A nous donc de faire rentrer les poupées dans leur chambre , quitte à prendre des chemins détournés ( ex : les offrir "en privé " hors Noël et anniversaires ) » Catherine Monnot , anthropologue spécialisée sur la socialisation genrée des enfants .

RÉPONDRE AU SEXISME... AVEC LE SOURIRE 
 
° Nous pratiquons "le sexisme par abstention" , c'est-à dire que nous évoluons dans une société sexiste et que, sans action volontariste de notre part, nous allons reproduire ces normes . C'est en toute bienveillance que les adultes reproduisent le sexisme ...ex : " ah ! C'est bien un garçon !!" c'est une vraie fille ! " ou quand mamy achète un bonnet bleu à son petit fils , ou quand la nounou s'écrie : « il va falloir que j'achète des petites voitures » ( parce que c'est le 1e petit garçon qu'elle a en garde ! ...Alors "inutile de rentrer dans le lard " de tous ces adultes , mais face à une situation ou à des propos sexistes, nous avons tout intérêt à réagir ! Reste à savoir comment !
° Répondre avec bienveillance : pas toujours facile ! L'idée est de vous servir de ces situations problématiques pour faire avancer ...un peu les idées ! Ex : à la nounou qui propose d'acheter des petites voitures , dire « c'est formidable , comme ça les enfants auront plus de jeux ! D'ailleurs, n'hésitez pas à proposer à mon fils les jeux auxquels jouent les filles , comme ça tout le monde peut jouer à tout »
 
° surtout toujours placer l'intérêt de l'enfant au cœur de la discussion .dialogues possibles avec les instit' , le personnel de la crèche, les parents…


E T À LA MAISON, ÇA SE PASSE COMMENT ?

Quel exemple renvoyons-nous à nos enfants ?

° Votre enfant, dès 2 ans , verra vite que papa et maman n'ont pas les mêmes casquettes ! 

 Façonnés par notre vécu, ces représentations, nous avons tendance à reproduire les clichés ! Il nous faut l'admettre . Nécessaire de nous pencher 5mn sur notre propre organisation familiale ...pour nous rendre compte que les clichés commencent chez nous ! Oui c'est maman le plus souvent qui s'occupe des tâches ménagères , gère les menus et entretient les relations sociales ( cadeaux, fêtes, sorties, visites,,) ; oui,c'est papa qui bricole, range le garage … en théorie : facile de changer !! prise de conscience , mais dans les faits : pas si évident ! En 2010 , chiffres de l'INSEE : 4h de moyenne de tâches domestiques effectuées par les femmes par jour, contre 2h pour les hommes ...5mn de plus qu'en 1986 ! 
 
° si nous voulons que la prochaine génération soit plus égalitaire , cela signifie que les hommes vont devoir faire , un jour, leur juste part du travail domestique et pour ça, nous devons leur apprendre dès l'enfance qu'ils ont leur place dans la maison , montrons à nos petits garçons qu'ils ont un rôle à jouer dans la vie du foyer et qu'il n'y a pas de rôles prédéterminés parce que l'on est un homme ou une femme !
 
Le problème c'est que les parents ont valeur d'exemple et quand celui-ci ne colle pas avec le discours ….pas crédible !!
 
° revoir au besoin notre organisation familiale : se donner pour mission d'accomplir certaines tâches en couple, voire en famille. Montrer ainsi aux enfants que nous sommes tous capables de réaliser ces tâches ...et que si maman cuisine pendant que papa bricole, c'est parce qu'ils l'ont choisi ( au moins un peu ! )
° confions à nos enfants certaines tâches domestiques : renforce les liens familiaux, le sens des responsabilités, l'estime de soi , ça les prépare à devenir des adultes autonomes . Conseillé d'impliquer tôt son enfant dans les tâches quotidiennes .
 
Ex : * avant 6 ans : s'habiller seul, ranger ses jouets, ses chaussures, son manteau , débarrasser son couvert, aider à ranger les courses, mettre son linge sale dans la panière…
* entre 6 et 7 ans : préparer son goûter, son sac à dos, mette la vaisselle au lave-vaisselle, arroser les plantes…
* entre 8 et 9 ans : ranger les courses, vider le lave-vaisselle,ranger ses vêtements propres…
* entre 10 et 11 ans : préparer ses affaires pour le lendemain , cuisiner des choses simples, passer l'aspirateur…
* à partir de 12 ans : se préparer un casse-croûte ou un repas, laver le sol changer ses draps, faire tourner une lessive …
Pour parvenir à mobiliser, joie, bonne humeur, j
eu , contrat, super planning fait maison...et si malgré cela réticence manifeste : ultime recours, la grève ! Tant pis si le pull n'a pas été lavé car pas mis dans le linge sale,,, radical mais efficace !

° « pourquoi tu te maquilles et pas papa ? Pourquoi tu t'épiles ...et pas papa?pourquoi tu mets des talons et pas papa ?? Essayer de trouver des contre -exemples : par ex, tonton a les cheveux longs et ça ne l'empêche pas d'être un garçon , il a même une boucle d'oreille ! La cousine qui est ingénieur fait du karaté et c' est bien une fille !
Nos contradictions peuvent justement servir de porte d'entrée pour aborder la question des stéréotypes et des rôles genrés .
L'important est d'amener son garçon à s'interroger : 

 quel que soit le contexte , il faut expliquer les stéréotypes, les décrypter !
 
La technique du "pourquoi" est aussi infaillible  face aux clichés : notre enfant nous soutient que les femmes sont faites pour faire le ménage ? Demandons lui simplement "pourquoi " ...à chacune des ses réponses reposons la même question , il finira par se rendre compte que ce qu'il dit "ne tient pas la route " ! 

L'essentiel c'est d' exercer son esprit critique par rapport à ce qu'il voit autour de lui , y compris à la maison .

PROPOSER PLUTÔT QUE CENSURER .
° Privilégier une éducation non genrée, c'est tenter de sortir des sentiers battus , c'est se retrouver à contre-courant ...pour autant pas question d'élever son enfant comme une espèce rare ni de l'isoler des autres en bannissant tout ce qui est à la mode dans les cours de récré ! ...le but est d'éviter la casse !
° télévision :( aussi tablettes, smartphones, jeux vidéo ..) les dessins animés que les enfants regardent avec gourmandise sont une véritable école de sexisme : donc contrôler l'accès et le temps d'exposition aux écrans. 
 
* Règle des "4 PAS " :
* PAS D'ÉCRAN LE MATIN
* PAS D'ÉCRAN PENDANT LES REPAS
* PAS D'ÉCRAN AVANT DE S'ENDORMIR
* PAS D'ÉCRAN DANS LA CHAMBRE DE L'ENFANT .
- être vigilant et exercer un droit de regard sur les programmes télé que regardent les enfants .
- savoir introduire des films et des dessins animés qui leur offrent des contre-modèles positifs 
.
° littérature jeunes : même constat que pour les dessins animés

 ...les papas travaillent, les mamans s'occupent des enfants , les garçons mènent la danse et les filles sont absentes !! sans compter les collections "spécial filles "ou "spécial garçons !" mais la bonne nouvelle : on peut aujourd'hui trouver des ouvrages non sexistes pour les enfants ! 

Regarder ...les personnages : y a-t-il une vraie mixité ? Quelle place occupent les garçons et les filles dans l'histoire ? 

 leur rôle : sont-ils mixtes ? Les personnages sont-ils restreints aux assignations traditionnelles ? ( les garçons à l'extérieur par ex. et les filles à la maison ) ;  

les illustrations : sont-elles variées ? Neutres ou genrées ? ;

 le langage : comment est décrit le personnage masculin ? Est-il forcément "fort ", "malin ", "courageux " ? et la fille ? "douce ", belle et minuscule " ?..si oui, passez votre chemin !On peut aussi lire à nos enfants des histoires qui mettent en scène des héroïnes courageuses ou des femmes qui ont marqué l'histoire !
 
Par ex : HISTOIRES DU SOIR POUR FILLES REBELLES ( DESTINS DE FEMMES EXTRAORDINAIRES ) 
 
° sortir de l'alternative foot ou rugby : les loisirs et notamment les activités sportives jouent un rôle important dans la construction des normes de genre et contribuent à fabriquer une forme de masculinité à laquelle les petits garçons sont censés se conformer.
Favorisons les activités mixtes .( roller, escalade par ex ) : ça contribue à faire tomber les a priori sur l'autre sexe , à partager des choses , et ça contribue à l'amitié filles-garçons .
Sachons proposer aux garçons un éventail d'activités diverses : l'aider à choisir bien sûr en privilégiant ses désirs .
° ouvrir le champ des possibles: élever nos garçons dans une optique anti sexiste , ce n'est pas vivre dans un foyer où ils sont privés de jouer au ballon et contraints de jouer à la poupée ..mais qu'ils puissent faire les 2 !! 

l'idée est d'ajouter , pas de supprimer ! C'est construire une parentalité joyeusement féministe où plutôt que de censurer à tours de bras , nous proposons le maximum d'options à nos enfants .
Plus de liberté : voilà ce que nos garçons ont à gagner . Remettre en question les carcans du genre, c'est avant tout leur permettre d'être vraiment libres , de pouvoir développer leur personnalité , de cultiver mille et une passions , c'est ouvrir grand le champ des possibles !

VERS UNE MASCULINITÉ APAISÉE
° Ne joue pas à la poupée, sois fort, impose-toi, fais pas ta fillette ...en ce début de XXIe siècle, éducation des garçons toujours façonnée par une puissante injonction à la virilité . Virilité , synonyme de pouvoir et de domination,reposant sur 3 valeurs ( force, héroïsme, puissance sexuelle ) confère aux hommes un rôle de winners , mais ce modèle qui entérine la supériorité du masculin sur le féminin et les "autres hommes ", leur demande aussi de sacrifier leur individualité et leurs sentiments, de ne jamais montrer le moindre signe de faiblesse et d'être en permanence dans la performance. La virilité coûte cher aux hommes ...et c'est bien pour ça que certains ont décidé d'en finir avec cette norme venue du fond des âges ! Besoin de réinventer les masculinités pour gagner la liberté d'être soi-même , de remettre en question ce modèle archaïque et de permettre aux garçons de s'en détacher.
° certains commencent à dénoncer que "les mâles, les vrais soient en voie d'extinction " ! « l'homme n'a pas disparu , il s'est métamorphosé en femme. Il s'épile et pouponne, il est fidèle, sentimental, consommateur . Oublié le macho viril ..» propos de psychanalyste, pédiatre , idéologue ; « la virilité est en crise, et c'est ...la faute des femmes ! » certes, changements : émancipation des femmes, changements dans le monde du travail ...pour la 1e fois depuis des millénaires, le 2e sexe a voix au chapitre ! ...mais pour autant la virilité est toujours en bonne place même si elle est en turbulence .En fait, si les hommes souffrent, c'est à cause de la virilité elle-même.

° en finir avec la masculinité toxique. Aujourd'hui, nous éduquons toujours les garçons avec les principes d'une masculinité dominante : très tôt les garçons intègrent qu'ils ne doivent surtout pas passer pour des faibles , des lavettes, quitte pour cela à se créer une carapace derrière laquelle ils apprennent à cacher leurs sentiments profonds. Mais injonctions contradictoires : doivent se montrer durs, compétitifs et dominants et aussi sages, calmes et appliqués ! Mais vite moqués par leurs pairs si gentils élèves qui réussissent. D'où transgression et violence ...pour prouver "qu'on est pas des meufs " ! impératif viril qui dépasse l'adolescence...tout au long de la vie .Garçons et hommes représentent 75 % des morts sur la route, 92 % en 2 roues, 92 % impliqués dans des accidents mortels au taux d'alcool illégal , 96 % de détenus, 97 % condamnés pour violences conjugales, 80 % overdoses, 59 % élèves décrocheurs …
° reconnecter les garçons avec leurs émotions : autorisons -les à pleurer, cela leur donnera de la force sur le plan émotionnel ; poussons -les à exprimer leurs émotions : en donnant l'exemple , plus on verbalise les choses et plus l'enfant se sentira autorisé à partager ce qu'il ressent. Apprenons -leur à reconnaître les sentiments qui les animent...en nommant les différentes émotions qu'ils traversent. Aidons -les à avoir confiance en eux pour avoir un socle affectif et psychique très fort. 
 
° cultiver l'empathie plutôt que l'esprit de domination : habitués à rejeter toute forme de sensibilité, les garçons sacrifient leur intelligence émotionnelle et exercent leur esprit de domination .Donc, changeons de paradigme : l'empathie et le partage sont des valeurs qui méritent d'être valorisées pas seulement auprès des filles ! Développons l'empathie de nos garçons : commençons par bannir toute violence éducative , ne pas frapper et ne pas humilier les enfants. Apprentissage de l'empathie dès les 1ères années de vie .Plutôt que d'apprendre aux garçons à être durs et insensibles, aidons-les à cultiver de véritables liens émotionnels , en leur apprenant à entrer en contact avec les autres, hors des enjeux de rivalité et de séduction .
° arrêtons de bombarder nos garçons d'injonctions viriles .
« tu t'es battu comme un homme!» « ne pleure pas, un homme ça ne pleure pas!» ...montrons leur qu'il n'y a pas qu' UNE seule façon d'être un homme mais qu'il existe autant d'expressions de la masculinité que d'individus . Sortir du carcan viril : donner à nos garçons la liberté d'être eux-mêmes et de s'épanouir pleinement.
° aujourd'hui plus que jamais la masculinité intéresse ; les travaux sur les hommes sont en pleine expansion , on s'emploie à détricoter cet archétype viril en impliquant les hommes dans la lutte contre le sexisme et pour l'égalité. On apprend que les masculinités peuvent être plurielles. « il y a beaucoup de choses dites masculines que l'on prend comme naturelles et qui sont en fait construites socialement , Ces injonctions peuvent amener à avoir des comportements assez violents vis-à -vis des femmes, et font également du mal aux hommes et on n'est pas obligé de s'y conformer »
° En 2016, un artiste D' de Kabal a lancé un "laboratoire de déconstruction et de redéfinition du masculin par l'art et le sensible ". Dans ses ateliers de réflexion , on s'attelle à déconstruire les réflexes et les comportements de mâle dominant. 


Sa conviction : « Si nous voulons changer les rapports entre les hommes et les femmes, il va falloir que les hommes fassent leur révolution . Une révolution intime et silencieuse pour envoyer valser cette masculinité toxique qui fait du mal aux femmes comme aux hommes »

COMMENT LES GARÇONS APPRENNENT À AIMER 
 
° "On va les marier ces deux-là " :

 adultes "obnubilés " par la vie - amoureuse réelle ou supposée – des enfants qui nous entourent. Dés la maternelle ,nous projetons nos enfants dans le monde des adultes en leur prêtant des comportements d'adultes .« t'as vu comme ils sont mignons ces deux-là , dans 20 ans on va les marier » « arrête de faire les yeux doux à Luna » « à l'école, tu as un amoureux?» . Nous romantisons systématiquement les relations entre les filles et les garçons ,en mettant un enjeu de séduction là où il n'y en a pas , distillant l'idée qu'entre une fille et un garçon, une relation est forcément amoureuse et que cette relation est forcément hétérosexuelle. Pas de remarques sur le couple que forment 2 copains ou 2 copines ! ...Sous leur vernis d'humour, ces remarques viennent renforcer et valider les stéréotypes de genre. Autant d'injonctions faites à nos enfants , qui leur signalent clairement le chemin à suivre , celui du couple hétérosexuel. Les filles : rôle de princesses à conquérir, les garçons celui du séducteur -né 
.
° dans le même temps, autre message envoyé : l'amour c'est un truc de filles, et par conséquent ce n'est pas pour les garçons !

 1e enseignement : les relations amoureuses (et amicales ) : fruit d'un apprentissage social, différent selon que l'on soit fille ou garçon . Très tôt, les enfants intègrent que "l'amour se conjugue au féminin ". Dans l'univers des filles, les sentiments sont omniprésents : love, bisous, cœurs sur les tee-shirts et bracelets . Ce qui n'est pas le cas dans le monde des garçons où les références aux sentiments et plus encore à l'amour relèvent de l'exception !Les filles peuvent donc investir ce sentiment amoureux sans problème alors que les garçons , eux, n'ont pas intérêt à transgresser leur genre. 
 
« beurk , l'amour c'est trop nul , c'est pour les filles » Toutes ces observations menées par Kevin Diter ( doctorant en sociologie à l'INSERM ) démontrent également que si les garçons sont très largement découragés de s'intéresser à l'amour, tous ne le voient pas comme une menace ( en particulier chez les garçons de classes sociales supérieures où la mère , en particulier, a un statut professionnel élevé .

Ceci démontre 2 choses :
 
1. tous les petits garçons n'apprennent pas à aimer de la même façon ,
2 . pas de fatalité, contre toute attente, l'amour c'est aussi pour les garçons.

° Parlons sentiments :entretenir l'idée que l'amour est réservé aux filles, c'est perpétuer une vision stéréotypée et sexiste des relations entre les hommes et les femmes. Cela nourrit les violences sexistes au sein du couple et empêche nos garçons de pouvoir s'épanouir dans leurs relations amoureuses . 

 Donc commençons par parler sentiments avec nos garçons .
 Dès tout petits, invitons-les régulièrement à partager leurs états d'âme , à exprimer ce qu'ils ressentent et envers qui . Il n'y a pas de honte à être amoureux encore moins à le montrer. 

 Impliquons les pères dans l'éducation sentimentale des enfants.
 ( en voyant leur père ou les hommes de la famille parler de sentiments , les enfants intègrent l'idée que l'amour et l 'amitié n'ont pas de genre
 ) 
.
  Encourageons les amitiés féminines : avoir des amies c'est chouette ( les filles ne sont pas seulement des êtres à conquérir mais des personnes avec lesquelles on peut rire, s'amuser , se chamailler, partager plein de choses .)

° débarrassons nous des clichés : prenons le contre-pied des stéréotypes sur les hommes, les femmes et l'amour. En nous appuyant sur les livres, les dessins animés, les films ou les exemples autour de nous , montrons à nos enfants que tous les hommes ne sont pas des serial dragueurs et toutes les femmes ne vivent pas dans le seul but d'hameçonner LE PRINCE CHARMANT ! Aussi souvent que possible, expliquons leur que l'amour n'a rien à voir avec le genre .
Apprenons à nos garçons à être polis plutôt que galants ( galanterie ne s'adresse qu'aux femmes,une forme de sexisme ) . Montrons-leur que nous pouvons être bienveillants avec tout le monde et pas seulement avec les filles ( qui ne sont pas des princesses et qui ne sont pas redevables à un homme au motif qu'il s'est montré gentil avec elle ) .
Arrêtons de prêter une vie amoureuse aux ( très ) jeunes enfants : laissons les vivre leur vie d'enfant sans leur mettre la pression qu'il faudrait – à tout prix- avoir un(e) amoureux (se ).
Remisons au placard les injonctions hétéro – normatives : si l'hétérosexualité reste le modèle le plus courant, l'homosexualité comme la bisexualité – n'a rien d'anormal ni de dangereux. Et si c'était leur cas, non seulement ça ne remettrait pas en cause notre amour pour eux mais ça n'écornerait en rien leur masculinité.


LA FABRIQUE DE LA SEXUALITÉ MASCULINE .
 
° S'il y a un sujet que nous appréhendons pour beaucoup à aborder avec nos enfants , c'est bien celui de la sexualité, sujet qui arrivera assez vite ! 

  Car nous vivons dans une société hyper-sexualisée où les femmes sont, la plupart du temps, réduites au statut d'objet. Les 2/3 des pubs avec des personnages mettent en scène des femmes ( en nudité partielle ou totale pour 54 % ) , également affiches de cinéma( pourtant 28 % seulement incarnent un personnage parlant à l'écran!) également les jeux vidéos... 

Saturés d'images sexistes, nos enfants se construisent en intériorisant cette notion de femme – objet : femmes sans parole, réduites à un corps pour le seul plaisir des hommes ...conséquences pour les filles et les garçons : idée que les femmes ne sont là que pour séduire , être sexuellement disponibles et assouvir leurs désirs , et devenir des "filles faciles " lorsqu'elles se prêtent au jeu.
° le Dr Kpote , vaillant militant de la lutte contre le sida et animateur de prévention en milieu scolaire constate que la sexualité des adolescent(e) s reste façonnée par les stéréotypes sexistes. 

« Le mec est toujours catégorisé séducteur, beau gosse ( plutôt positif ) et la fille, "fille facile "." pute "( négatif ) » .
 
° une grande enquête statistique réalisée sur la sexualité des français met en évidence que :
 
1. les gens accordent plus d'importance au fait d'avoir une vie sexuelle aujourd'hui que dans les années 1970,
2. nous continuons d'attribuer un sens différent à la sexualité selon que nous parlons d'une femme ou d'un homme : les filles sont supposées se (p) réserver pour leur amoureux et avoir une sexualité rangée alors que les garçons sont censés faire l'amour à tour de bras et multiplier les expériences. Réalité liée à l'idée d'une naturelle "complémentarité entre les sexes ".
° pourtant l'argument selon lequel les hommes auraient plus de désir sexuel que les femmes a été largement écorné par la science simplement ils verbalisent plus que les femmes leurs besoins vitaux . Et le désir féminin est largement sous- estimé , voire complètement ignoré 

 . Aujourd'hui encore , la virginité des filles est vue comme "un trésor " ( à protéger ) quand celle des garçons est considérée comme un fardeau dont il faut se débarrasser.
 
° L'homme – le vrai – se doit d'être performant , le pénis tenant un rôle central dans le culte de cette performance .( sujet qui traverse les séries, les magazines et même les pubs!) alors qu'on ne parle jamais de la taille du vagin ou du clitoris ! L'homme et son sexe demeurent au cœur de la sexualité hétérosexuelle . 
 
° 50 ans après la "révolution sexuelle " , la sexualité reste dominée par le sceau de la domination masculine .Asymétrie dans le rapport au pouvoir qui commence très tôt : ( Dr Kpote ) école primaire : parole plus souvent donnée aux garçons ; dans la cour de récré , espace public massivement occupé et pensé par les hommes ( étalement masculin ) Depuis tout-petits, les garçons sont habitués à être au centre, à s'imposer, à décider .
° Le porno constitue aujourd'hui la première expérience sexuelle de bon nombre de jeunes, et notamment des garçons. 82 % des ados de 11 à 13 ans ont déjà été confrontés à des images porno : autrement dit, la consommation d'images porno est devenue un passage quasi obligé pour les jeunes. Dans le monde du X , domination, humiliation et violence envers les femmes sont la norme .

° donnons une éducation sexuelle à nos enfants :
- nous devons donner à nos enfants les bases d'une sexualité à la fois libre, épanouie et respectueuse de soi et des autres.
- d'abord en contrôlant l'accès aux écrans : télévision, ordinateur, téléphone portable : l'exposition précoce des enfants à la pornographie est une violence sexuelle.
- faisons de la prévention : prévenons-les qu'ils peuvent voir des images qui ne sont pas de leur âge , que cela peut les perturber et qu'ils peuvent nous en parler « c'est important de rester ouvert à toutes les questions de l'enfant, de pouvoir le laisser dire ce qu'il a vu , ce qui l'a éventuellement choqué » dit Alexandre Chevalier , éducateur, sexologue et formateur en éducation à la sexualité.
- permettons à nos enfants de contextualiser ce qu'ils ont vu ( les images pornographiques sont de la fiction , ce sont des films dont l'objectif est de générer une excitation sexuelle ). Leur expliquer que la sexualité est un apprentissage 
.
- aiguisons leur esprit critique , ouvrir le dialogue sur ce qu'ils voient, entendent , les faire réfléchir …
- écoutons et respectons les travailleurs (euses ) du sexe insulté(e)s et menacé(e)s par de plus en plus de préados . Une ancienne hardeuse a pris l'habitude de prendre des captures d'écran de leurs propos et de les envoyer à leurs parents qu'elle exhorte à surveiller davantage et surtout à les éduquer à la sexualité , sans diaboliser le X
- démystifions les sexualités féminines et masculines en questionnant les nombreuses idées reçues : les femmes ont aussi des désirs sexuels ,elles ont droit à une sexualité aussi libre que celle des hommes, toutes les orientations sexuelles sont respectables , les hommes apprécient aussi la tendresse..
.
- rassurons nos garçons : taille du pénis, pannes ...importance du dialogue et de la bienveillance au sein de la relation .
- donnons leur une image positive et plus égalitaire de la sexualité : le sexe n'est pas synonyme de domination, la sexualité ne se résume pas à l'acte, l'égalité n'est pas un tue- l'amour !


VIOLENCES SEXUELLES : DU CÔTÉ DES GARÇONS .
 
° Lancez la discussion sur la vie amoureuse et sexuelle des ados , et vous pouvez être certain(e) que l'on vous parlera ...des filles exclusivement !

  Des risques encourus, des grossesses précoces, du harcèlement, des agressions sexuelles, de la prostitution des mineures ( prisme du danger ) .Les garçons ? Pfiou , envolés, invisibles ...on finit par s'interroger : les filles coucheraient-elles toutes seules ou uniquement entre elles ? ….par qui seraient-elles violées ? Comment tomberaient-elles enceintes ?en fait, on s'inquiète des filles le jour où elles sont agressées, sans concevoir un instant que nos fils puissent être les agresseurs ! En matière de sexualité comme de vie affective, nous continuons à faire peser toute la responsabilité sur nos seules filles , sans jamais remettre en question la façon dont nous éduquons les garçons ! 
 
° les violences sexuelles sont massivement genrées : 

rapport de l'INED 2016 : 580.000 femmes ont subi des violences sexuelles pour 197.000 hommes ( hors mis harcèlement et exhibition ) 93. 000 adultes victimes de viol ou tentatives – dans 9 situations sur 10 , les agresseurs sont des hommes. Rapport du haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes : 100 % des femmes avaient fait l'objet au moins une fois de harcèlement sexiste et /ou de violence sexuelle dans les transports en commun . ( sifflements , remarques, regards, insultes, toucher …) 2016, une grande enquête internationale : en France, 65 % des femmes avaient subi leur première expérience de harcèlement de rue avant l'âge de 15 ans, et 82 % entre 11 et17 ans ! Phénomène exclusivement commis par des hommes. 
 
° les violences sexuelles ne sont ni un accident, ni une fatalité.

  On en déduit que – dans le meilleur des cas- il faut apprendre aux filles à se défendre , qu'elles doivent faire attention à leurs tenues, leurs comportements, leurs trajets, leurs sorties..bref, qu'elles doivent mettre leur liberté entre parenthèses. Dès petites, les filles ont conscience qu'elles encourent le risque d'être violées.
 
En réalité : grande majorité des viols ont lieu au domicile ( de la victime ou de l'agresseur ) 74 % des cas : commis par un proche ., souvent un (ex)- compagnon , peut être perpétré par M. Tout – le – Monde , dans tous les milieux sociaux , et rarement le fait de "malades mentaux ". 
 
Par ailleurs, les viols ne résultent pas d'une frustration . : les agresseurs ne violent pas en raison d'une envie ou d'un besoin sexuel , mais d'une volonté de domination.( relation pouvoir- sexualité)
Ce ne sont pas les victimes et encore moins leur tenue qui "provoquent " le viol ( études sur le sujet ).
° parlons des violences sexuelles avec nos garçons :

 question qui doit les concerner au premier chef. ...sans compter qu'ils peuvent aussi être des victimes .( chez les mineurs, 22 % des plaintes pour violences sexuelles déposées par des garçons )
le respect du consentement ça s'apprend :" non c'est non ".Mon corps m'appartient, ma sexualité aussi et personne n'a le droit d'y toucher sans mon accord . Cela paraît clair et pourtant pas tant que ça ! Dr de Kabal , problème majeur : « on demande aux hommes d'interroger le consentement des femmes , or ils ne savent même pas interroger leur propre consentement » 

 Dans notre société , il semblerait que le consentement des hommes coule de source , ce qui explique que tant d'hommes n'aient jamais pris le temps d'interroger leur désir , et qu'un homme qui se voit imposer une relation sexuelle par une femme ne prononce jamais le mot "viol" alors même que c'en est un .

 Autrement dit, si nous voulons lutter contre toutes les violences sexuelles , l'éducation au consentement est fondamentale autant auprès des filles que des garçons .

° parlons – leur très tôt du consentement , n'attendons pas l'adolescence. « qu'est-ce que l'intimité ? Qui a le droit de toucher à mon corps?» ..dès la maternelle ! Avec les petits , apprendre la règle " on ne touche pas ici " : un enfant ne doit pas être touché par autrui sur les parties du corps généralement recouvertes par les sous- vêtements et ils ne doivent pas toucher autrui sur ces mêmes parties. 

Également , utiliser le vocabulaire précis , pour expliquer le consentement, prendre comme exemples des situations concrètes , liées à la vie quotidienne et pas forcément à la sexualité:ex : « tu es entrain de dormir et ta petite sœur te coupe les cheveux pendant ton sommeil , est ce que tu es d'accord ?» harcèlement : « imaginons que dans ta classe tu n'as pas de copains , et un jour, un camarade te dit : si tu voles dans un magasin, je serai ton ami ; est- ce que tu vas le faire ? Peut-être que oui mais tu le fais pour avoir un ami, tu n'es pas vraiment d'accord avec l 'acte demandé ! » ...cela montre aussi que le consentement n'est pas seulement dans la sexualité !

 Par ex, ne forçons pas les enfants à faire ( ou recevoir ) des bisous contre leur gré .Contraindre les enfants à des contacts physiques revient à leur dire que leur corps ne leur appartient pas , et que les adultes peuvent en faire ce qu'ils veulent , même s'ils ne sont pas d'accord. On peut remplacer les bisous par des baisers en l'air ou des "coucou " de la main ...on en reste pas moins poli ! 
 
° les 5 règles du consentement : 
 
1. volontaire : céder à l'instance ou au chantage de quelqu'un n'est pas consentir.
2. clair : qui ne dit mot consent donc demander à la personne si elle est d'accord.
3. donné par une personne en capacité de consentir : quand une personne dort, ivre, inconsciente, elle ne peut consentir
4. spécifique : le consentement est donné à une personne pour un acte , à un instant T. ce n'est pas parce qu'on consent une fois qu'on consentira demain
5. révocable : on a le droit de faire machine arrière ou de refuser un acte à n'importe quelle étape d'une relation sexuelle.

° changeons les représentations du viol :
 
- identifions la "culture du viol " ...pour mieux lutter contre:conceptualisée aux Etats- Unis dans les années 1970, le culture du viol désigne « un ensemble d'attitudes et de croyances généralement fausses , mais répandues et persistantes , permettant de nier et de justifier l'agression sexuelle masculine contre les femmes ». Par ex. c'est ce que nous faisons lorsque nous laissons entendre que les victimes de violences sexuelles sont souvent des menteuses qui accusent à tort leur agresseur , ou que nous affirmons spontanément qu'elle l'ont quand même bien cherché( tenue, attitude ) ..ou alors qu'une femme pense "oui "quand elle dit "non ". d'où : culpabilisation des victimes, ( donc qui se découragent à parler ) , déresponsabilisation des agresseurs ( voire continuer en toute impunité ) , minimiser le viol et même le tolérer !
- changeons :
~ considérer la parole des victimes
~ ne pas les blâmer
~ pointer les idées reçues ( agresseurs souvent des individus lambda )
~ rappeler à nos enfants que l'on ne doit jamais une faveur sexuelle à quelqu'un ( même si cette personne s'est montrée gentille , qu'elle nous a offert un cadeau …)
~ déboulonner la "zone d'amitié " ( ou friend zone ) terme très en
vogue chez les ados, qui entretient la culture du viol car laisse sous entendre que si une personne ( généralement un garçon )est gentille avec une fille , elle aurait le droit , en retour , à du sexe . ( séries, youtubeurs ..et cours de récré )

° expliquons précisément ce qu'est un viol une agression sexuelle. Jeu sexuel, agression ..tout cela se mélange dans la tête des ados . 

 Nécessaire rappel à la loi ( à faire dans le cadre familial ) :
~ lorsqu'on pénètre quelqu'un ( y compris avec un doigt ou un objet ) sans son consentement , c'est un viol , c'est à dire un crime passible de prison
~ lorsqu'on fait un geste à caractère sexuel , avec ou sans contact physique ( attouchements, exhibition ) et que la personne visée n'est pas consentante , c'est une agression sexuelle , elle aussi passible de prison
~ lorsqu'on tient des propos et/ ou des gestes à connotation sexuelle , qui mettent une personne mal à l'aise , l'intimident ou l'humilient, c'est une forme de harcèlement sexuel – condamné par la loi .

° interrogeons nos propres représentations : sondage en 2016 révèle que beaucoup d'adultes entretiennent des idées fausses sur les violences sexuelles , 2 français sondés sur 10 pensent qu'une femme qui dit "non "pense "oui " ! et pour 61 % des français et 65 % des françaises , un homme a plus de mal à maîtriser son désir qu'une femme ...tout cela largement entretenu pas les stéréotypes de genre. 

 DONC PRIMORDIAL DE DÉCONSTRUIRE TRÈS TÔT CES REPRÉSENTATIONS SUR LE "MASCULIN " ET LE "FÉMININ " ...QUI FONT LE LIT DES VIOLENCES SEXUELLES.


 

° pour l'instant, pas encore d'éducation à la sexualité à l'école ( mise en place ) , « si nous voulons aider nos garçons et nos filles à être en mesure d'avoir des relations saines et égalitaires , c'est à nous parents d'en parler ...» 

  ° l' éducation sexuelle commence à la maison : 

 parents ne se sentent pas toujours capables ou mal à l'aise avec ce sujet (ou suite d'un rapport compliqué à la sexualité.) Mais nombreuses ressources ( vidéos, livres sur la sexualité et le corps humain , contenus interactifs )...des supports intéressants pour annoncer la discussion .
 
° l'éducation sexuelle ne se résume pas à la sexualité :

 découverte de l'intimité et connaissance de son propre corps. Dès le plus jeune âge , répondre "vrai " aux questions des enfants ; ex : blog de littérature jeunesse Les P'tits Mots-dits :
~ toujours répondre aux questions quitte à reconnaître que nous n'avons pas la réponse et que justement nous allons nous renseigner ensemble .
~ utiliser des mots et des explications simples , compréhensibles par l'enfant et adaptés à son âge ...mais parler vrai
 
~ désigner les organes sexuels en utilisant les termes exacts ( pénis, testicules, vulve, vagin …) plut que zizi, kiki ….etc
~ toujours dire la vérité ( pas d'histoires de roses ou de choux ) sans minimiser la compréhension de l'enfant.
~ adapter son discours à l'âge et au rythme de l'enfant , en attendant ses questions 
 
~ lui renvoyer ses questions , afin de s'assurer qu'il a compris
 
~ rester calme , même lorsque notre enfant nous questionne sur une insulte à caractère sexuelle qu'il a entendue à la récré .
~ se saisir des gestes du quotidien, par exemple le bain pour nommer les différentes parties du corps 
 
~ se montrer inclusif dans nos propos , en parlant spontanément de la diversité des corps et des orientations sexuelles.

° en parlant ainsi du corps et de sexualité avec nos enfants , nous leur permettons de se connaître et de mieux appréhender le monde qui les entoure . Conversation commencée pourra se poursuivre à mesure qu'ils grandissent .

 L'essentiel est de laisser la porte ouverte au dialogue , à l'échange et surtout d'éviter de générer du tabou.

° parlons aux garçons des "trucs des filles " : parlons leur du corps féminin, de son anatomie, de son fonctionnement car il y a un vrai enjeu féministe à (bien ) nommer les choses .
~ vraie méconnaissance du sexe féminin : un fait important : 83 % des filles et 68 % des garçons de 3e et de 4e ne connaissent pas la fonction du clitoris , cet organe dédié au plaisir ! Donc urgent d'expliquer cela à nos filles et à nos garçons ! 
 
~ expliquons- leur ce que sont les règles : culturellement associées à l'impureté et à la saleté, encore objet d'une très forte honte sociale ( voir les expressions employées " avoir ses ragnagnas " "avoir ses ours " " les avoir "…pour éviter de dire LE mot ) ; 

les filles ont honte d 'avoir leurs règles et les garçons sont dégoûtés à la vue d'une boite de tampons . Tabou largement entretenu par les publicités : odeurs, fuites …) Donc en parler avec eux pour démystifier la chose , la normaliser et c'est aussi l'occasion de parler puberté, reproduction et donc santé sexuelle .
 
~ informons -les sur la contraception .la protection contre les grossesses non désirées n'est pas seulement l'affaire des filles !dès lors qu'ils ont une vie sexuelle active, les garçons encourent le risque de se retrouver pères . Nos garçons pourraient également prendre en charge une partie des dépenses de contraceptifs dont ils sont bénéficiaires. Parlons aussi des moyens de contraception masculine : préservatif, gel hormonal ...les meilleurs remèdes contre les "paternités imposées " que dénoncent les masculinistes .






ELEVER NOS ENFANTS À CONTRE-COURANT...
° Nous ne changerons pas la condition des femmes sans changer celle des hommes ...les parents -qui s'engagent dans cette voie – savent qu'en apprenant aux garçons à exprimer leur sensibilité , en leur permettant d'investir des domaines encore considérés comme "féminins " , qu'ils leur donnent l'opportunité d'être des petits garçons libres et épanouis...mais qu'ils risquent de se retrouver en décalage avec les autres , encore soumis aux stéréotypes bien ancrés ! Risque qu'ils soient déboussolés face aux enfants et aux adultes qui reproduisent les schémas traditionnels . 
 
~ Véronique Rouyer – professeure de psychologie du développement de l'enfant – nous rassure : une famille ne fonctionne jamais totalement à contre-courant des normes de genre .Quand bien même elle en a l'impression . ( modèles donnés par les parents , les activités proposées et autorisées aux enfants, les représentations , les apprentissages etc..) : aucun risque donc que nos enfants soient déconnectés des codes et des normes de genre qui régissent notre société.

° des enfants caméléons : nos enfants sont confrontés à des normes sociales- et parfois opposées- avec lesquelles ils apprennent à composer .

 EX : un petit garçon qui aime mettre du vernis à ongles ou se déguiser en princesse à la maison va vite comprendre qu'il ne peut pas forcément en faire de même au centre aéré ! Nos enfants observent les différences , tentent de les comprendre et apprennent à jongler avec . Véronique Rouyer :« dans une recherche menée par une de mes étudiantes , un petit garçon lui avait dit qu'il aimait bien le rose , et qu'il avait un tee-shirt de cette couleur et qu'il le mettait à la maison. Mais qu'en revanche, il n'allait pas le porter pour aller à l'école car il allait être moqué par ses copains »
° conscients que les attentes et les interdits différent d'un espace social à un autre, les enfants cultivent des attitudes différentes en fonction du contexte :  

faisons confiance à leur intelligence sociale .
° écoutons les : s'ils expriment l'envie de se conformer aux normes de genre , c'est peut-être parce qu'ils ont une bonne raison de le faire .

Les enfants sont très tôt sensibles au regard des autres , alors si votre enfant vous maintient qu'il veut aller à l'école avec ses baskets mauves et que les remarques des autres lui passent au- dessus de la tête, tant mieux . Mais si votre garçon vous dit qu'il a été insulté parce qu'il portait une barrette à cheveux et qu'il ne veut plus la mettre, prêtons- y attention !

 Soyons pragmatiques, pas dogmatiques !

° Même si nous faisons la chasse aux stéréotypes, même si nous leur donnons l'éducation la plus égalitaire possible, nos garçons un jour où l'autre adhéreront à ces clichés !

 NORMAL : étape tout à fait normale de leur construction.
Vers 5- 7 ans : très attachés aux rôles genrés, par ex. ils croient qu' être une fille est lié au fait d'avoir les cheveux longs . Sexe et celui d'autrui déterminés par le contexte social ( apparence, jouets, activités …) très attentifs au respect des conventions sociales des sexes , tant pour eux- mêmes que pour autrui ;
 
Entre 7 et 12 ans , période plus propice à la mise en distance des stéréotypes , les enfants s'autorisant davantage à transgresser les rôles sociaux attribués aux filles et aux garçons
 
Mais vers 12 ans, retour à une certaine rigidité face aux normes de genre, âge de la vie souvent teinté d'affrontements avec les parents et importance considérable du regard des autres. Recherchant l'assentiment des autres, désireux d'être acceptés et reconnus par leurs pairs, les ados cherchent davantage à se conformer aux codes du groupe , à ses pratiques et aux stéréotypes auxquels ils renvoient toujours. 
 
Alors OUI , parfois ils reproduisent absolument TOUT ce contre quoi nous tentons de lutter . 

 Mais se rendre compte que : Forcer son enfant à porter du rose ou plus tard lui interdire d'écouter son chanteur préféré pour cause de misogynie aiguë, a toutes les chances de se révéler contre-productif .
Notre but:maintenir le dialogue sur le sujet .

 Ce qui est problématique , ce n'est pas tant que nos enfants adhèrent , à un moment donné, à une norme sexiste, c'est qu'ils n'aient que celle-ci pour repère .

En éduquant nos fils dans une perspective antisexiste , nous leur donnons la possibilité de questionner et de se libérer des diktats du genre . Nous leur montrons qu'un autre monde est possible , c'est à eux de s'approprier – ou non – ces principes égalitaires . Nous semons des graines émancipatrices, à eux de les cultiver.





PARENTS FÉMINISTES, FILS FÉMINISTES ? 
 
° Enquête sociologue Camille Masclet : pas de traumatisme engendré par leur éducation , à des degrés divers , tous ont gardé quelque chose de cet héritage féministe : attachement à l'égalité par ex. faire quotidiennement la cuisine et prendre en charge sa part de travail domestique ) ; un autre s'est arrêté de travailler pour devenir père au foyer ,,,donc, cette éducation n'a pas été vaine.
 
° certains sont devenus plus féministes que d'autres : constat de Camille Masclet : tout ne se joue pas dans les pratiques pédagogiques( environnement familial ) , la responsabilité d'élever des garçons féministes ne repose pas sur les seules épaules des parents, la société toute entière doit porter ce mouvement .
 
A NOTER , L'importance des relais extérieurs ( famille élargie, amis, réseaux associatifs...)qui influencent certainement ( développement des formes de masculinité très traditionnelles ). Malgré cela lorsqu'il y a eu sensibilisation dans l'enfance ou dans la jeunesse à la cause des femmes, celle-ci perdure .
° A noter : toutes les militantes féministes ne font pas des enfants qui militent, et à l'inverse, tous les militants féministes ne sont pas des enfants de féministes…
° La question : les hommes , qu'ont-ils à gagner dans ce combat ? Quel intérêt ? Quelles satisfactions ? Pourquoi militer ? En fait :
2 catégories d'hommes féministes 
 
1. registre humaniste : sensibilité aux injustices -économiques, sociales , environnementales – satisfaction d'œuvrer pour une société plus égalitaire .
2. registre identitaire : dénoncent les rôles sociaux assignés aux hommes et aux femmes, lutte contre les stéréotypes , féminisme envisagé comme support d'épanouissement qui libère les femmes et les hommes du poids des normes du genre .

° de toute façon, on n'est pas obligé d'être militant pour être féministe.



PAROLES D'HOMMES FÉMINISTES !

° le féminisme se conjugue aussi au masculin :
- campagne " lui pour elle " lancée par l'ONU FEMMES , et portée par l'actrice Emma Watson , soutenue par de nombreuses célébrités masculines : Matt Damon, Barak Obama, Pharell Williams …
- collectif féministe Georgette Sand" l'homme féministe " , détournant les codes de publicités pour les parfums et mettant en lumière des hommes engagés contre le sexisme et la misogynie 
.
- fin du 19e et 20: des hommes ont contribué à sensibiliser l'opinion publique , se sont fait l'écho des revendications des femmes . En dépit des critiques dont ils peuvent faire l'objet, ces hommes tentent de rendre le monde plus juste.
- actuellement, Julien Bayou ( conseiller régional en île – de -France ) engagé contre le sexisme, sa sensibilité aux inégalités et ses connaissances des mécanismes de domination influencent aussi ses pratiques professionnelles , pour lui c'est un évidence.
- Thomas Lancelot -Viannais ( conseiller d'éducation dans un lycée parisien ) , porte son féminisme dans les actes du quotidien : redistribuer les rôles sociaux traditionnellement assignés aux femmes et aux hommes. Pour lui, s'engager vraiment pour l'égalité conduit forcément à renoncer à certains privilèges masculins. (par ex. gagner moins que son épouse ).
- Kirk Bayama, rencontre avec le féminisme à travers un article sur "le repassage des seins " : coutume courante au Cameroun , qui consiste à appliquer des objets chauds – voire brûlants - sur les seins des jeunes filles pour empêcher leur développement et ainsi éviter que les adolescentes ne suscitent la convoitise des hommes. Journaliste, écrit un document "nos seins nous exposent " : mise en évidence de la violence masculine à l'égard des femmes. Combat contre les comportements machistes , son but : inciter- à travers "tous unis contre les violences faites aux femmes " - les hommes à parler, à réfléchir aux enjeux de la domination masculine .« Ma tâche c'est de m'adresser aux hommes »
- Mâles dominants ou repentis, fils de féministes, militants médiatiques ou M. Tout-le -Monde : déconstruire le système sexiste , mise en pratique leurs principes égalitaires ( vont chercher les enfants à l'école, prennent leur part de travail domestique, recadrent les propos sexistes, essai de valoriser la parole des femmes …). Exigence vis à vis d'eux mêmes, démarche qui les affranchit des diktats virils ,ils cultivent une masculinité apaisée débarrassée de l'obligation de performance , une masculinité qui n'a plus besoin de mépriser le féminin pour s'affirmer, et qui rend ainsi possible un monde vraiment égalitaire .

 
CONCLUSION : 
 
* certes, faire disparaître le sexisme d'un coup de baguette magique est impossible, mais nous pouvons armer les garçons pour qu'ils puissent grandir et s'épanouir hors des vieux carcans virils 
.
* en déconstruisant les clichés jour après jour, en limitant l'influence des stéréotypes, en refusant les assignations sexistes, en mettant à distance les injonctions viriles à la performance et à la domination, en démystifiant les relations filles-garçons , nous permettons aux garçons d'entretenir des rapports plus riches et plus égalitaires avec les filles , nous leur offrons l'opportunité de devenir des hommes libres , qui vivent leur masculinité de façon à la fois plurielle et sereine , qui ne craignent ni l'égalité , ni l'altérité ,des hommes susceptibles de changer le monde en somme .
* une bataille quotidienne, une révolution : ce changement de paradigme est indispensable , sans lui pas d'égalité possible 
.
* le mouvement " Me Too " nous l'a rappelé : à quoi bon mettre en garde les filles contre les violences sexuelles si ,de l 'autre côté , nous éduquons les garçons en mâles dominants ? …
* cette révolution du masculin n'est pas une utopie , elle a déjà commencé ! « Je crois que nous assistons à une chose extraordinaire , la transformation de la paternité . A travers l'Europe et l'Amérique du nord, on voit de plus en plus de jeunes pères très différents de leur propre père . Ils veulent être tout autant investis dans la vie de famille » se réjouissait récemment l'intellectuel et féministe Michael Kaufman , interrogé par LE MONDE .

 Ces pères ont un rôle essentiel à jouer dans la bataille pour l'égalité . Par le modèle qu'ils incarnent, par l' éducation qu'ils donnent à leurs enfants , ils sont les premiers à pouvoir favoriser l'éclosion d'une nouvelle génération de garçons moins sexistes ,plus égalitaires et respectueux des femmes . 

DANS L'INTÉRÊT DES FEMMES ..ET CELUI DES HOMMES .


livres pour les enfants

LA DÉCLARATION DES DROITS DES GARÇONS
LA DÉCLARATION DES DROITS DES FILLES
 
Elisabeth Brami* Estelle Billon- Spagnol -ed.talents hauts (amnesty international )

*10 femmes qui ont changé l'histoire du monde
JEAN-MICHEL BILLIOUD / KAA ILLUSTRATIONS (Auteur)- Philippe Eds - novembre 2018
* HISTOIRES DU SOIR POUR FILLES REBELLES ( TOMES 1 ET 2)
Elena Favilli (Auteur), Francesca Cavallo (Auteur)
  • Document jeunesse dès 9 ans - Coffret - Les Arenes Eds - octobre 2018
. Mieux que tous les livres de contes de fées ! Elles sont pirates, scientifiques, espionnes, sportives, chanteuses, guerrières, reines, romancières…

* HISTOIRES Des GARÇONS QUI VEULENT CHANGER LE MONDE. Ed. MAZARINE

des films césarisés  qui montrent que la révolution masculine se met en place :
* le grand bain .( des hommes qui font "un sport de fille " : natation synchronisée)
* Jusqu'à la garde ( césar du meilleur film ) : violences faites aux femmes, le regard et le vécu d' un enfant )
* les chatouilles ( viol, agressions sexuelles – le regard des parents, de la société )

depuis 2018, création de nouvelles "BARBIE " ( des femmes inspirantes célèbres comme Frida Kahlo ) et aussi … journaliste, cosmonaute , aviatrice, chef cuisinière , footballeuse.., gymnaste, championne...