Passons-nous assez de temps avec nos enfants ? Notre présence auprès d'eux est-elle suffisante ? Comment , lorsqu'on manque de disponibilité , répondre à leurs besoins fondamentaux ?
Beaucoup
de parents se retrouvent face à cette problématique du temps qui leur semble
toujours insuffisant :ils ont souvent l' impression de ne pas avoir assez de temps à
partager avec leurs enfants .
MAIS QU'EN EST-IL ACTUELLEMENT OÙ ENFANTS ET PARENTS SONT ENSEMBLE TOUT LE TEMPS ? RÉFLEXION SUR CE TEMPS PARTAGÉ ...DÉJÀ , essentiel de SAVOIR VRAIMENT LES BESOINS DES ENFANTS!
MAIS QU'EN EST-IL ACTUELLEMENT OÙ ENFANTS ET PARENTS SONT ENSEMBLE TOUT LE TEMPS ? RÉFLEXION SUR CE TEMPS PARTAGÉ ...DÉJÀ , essentiel de SAVOIR VRAIMENT LES BESOINS DES ENFANTS!
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« ce n'est pas la quantité qui compte mais la qualité » :voilà une réflexion " tarte à la crème " à laquelle aucun parent n'échappe ...tellement répétée que l'on se demande si cela n'est pas une maxime "politiquement correcte " destinée à soulager cette fameuse culpabilité des parents .
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Réponses de 2 spécialistes : Myriam Szejer , psychanalyste et pédopsychiatre et Laurence Croix , psychanalyste et psychologue clinicienne .
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Ainsi qu'Aldo Naouri , pédiatre : « sortons de cette bêtise qui dit qu'il faut , soit de la qualité de temps ( pas beaucoup mais très bien ) , soit de la quantité ( le plus possible même si ce n'est pas "du bon temps " ) : il faut ni l'un , ni l'autre ! Il faut le temps que les parents peuvent et veulent accorder à leurs enfants . L'absence des parents fait partie et intervient dans la construction de l'enfant . Il n'est pas du tout nécessaire de se forcer à "une qualité " particulière du temps accordé : se dire qu'il faut un "minimum syndical" d'activités n'a pour effet que de produire de la culpabilité puisque cela ne sera jamais assez, ni assez bien »
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« pour qu'un enfant se sente bien , il a besoin d'un contact fréquent avec ses parents » affirme Myriam Szejer , un temps partagé nécessaire pour asseoir sa sécurité affective ; de même que les petits ont besoin d'un contact physique( serrer dans les bras , porter ) , les plus grands ont besoin d'être vus , regardés , écoutés et appréciés pour consolider leur moi .
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Ce temps que nous leur accordons contribue à leur confiance en eux et les aide à grandir ; confortés par notre présence , ils expérimentent , découvrent , explorent leur environnement ..et apprennent d'autant mieux à se séparer de nous ; notre attention est la condition de leur autonomie future : cela ne signifie pas d'être à leur entière disposition ni de céder à tous leurs désirs : notre rôle consiste souvent à poser des limites , à les aider à accepter la frustration , à leur apprendre la patience , la persévérance ..et cet accompagnement nécessite du temps.
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ils peuvent le vivre comme un abandon..et même avoir le sentiment que c'est leur faute si leurs parents ne leur consacrent pas assez de temps (explique la pédopsychiatre )..peut-être ne sont-ils pas assez gentils ? Pas assez intéressants ? Croyance qui les conduit à se dévaloriser , voire même fait le lit de la dépression infantile .
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quel est le seuil en deçà duquel ils souffrent forcément ? « les voir une heure par jour , ce n'est pas suffisant . Mais la quantité ne doit pas être un point de référence : si l'enfant se trouve en difficulté , il exprimera ses besoins d'attention par des comportements désagréables : collant , agressif , exigeant. Surtout ne pas interpréter ces attitudes comme des caprices , une envie malvenue d'être "au centre " . Le plus souvent , ce langage du corps révèle un besoin d'être assuré de sa place , il ne s'agit pas forcément alors de lui consacrer 2 fois plus de temps mais de faire l'effort d'être plus présent »
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« C'est établir avec eux une communication de qualité » affirme Laurence Croix. Ainsi l'absence réelle d'un parent , parce qu'il est en déplacement ou qu'il vit ailleurs , peut être bien vécue par l'enfant pourvu qu'il soit informé des raisons de cet éloignement et de la date du retour »
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Françoise Dolto affirme le besoin des enfants même nourrissons d'une parole vraie , adaptée à leur niveau .
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«A l'inverse , certains parents sont physiquement présents mais psychiquement absents , décrit Laurence Croix , il nous arrive à tous , lorsque nous sommes fatigués , tristes ou préoccupés par nos soucis du moment , de ne pas parvenir à accorder à nos enfants l'attention et l'écoute dont ils ont besoin . Et ce n'est pas grave en soi , mais il convient alors plutôt que d'étouffer notre mal-être pour être " à moitié " avec eux , de leur expliquer ce qu'ils peuvent attendre de nous : « je n'arrive pas bien à t'écouter pour l'instant , mais je vais le faire dès que je pourrai » : cela signifie l'intérêt que nous leur portons et notre souci de leur bien -être , ce qui leur donne la ressource de patienter » .
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Aldo Naouri : « l'important est que le temps passé soit investi psychologiquement , que les parents soient présents psychiquement auprès de leurs enfants »
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Se mettre à l'écoute de soi et des raisons qui nous empêchent d'être présents nous permet , dans un 2e temps d'être plus attentifs .
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Fatigue ? :instituer des sas de transition entre le retour à la maison et le moment que l'on va passer avec les enfants : prendre ¼ d'h pour se doucher , souffler , respirer ...juste pour soi .
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Difficulté à s'occuper d'eux :c'est le reflet de notre culpabilité : nous ne sommes pas assez présents , alors à quoi bon ?:nous aimerions tellement être capables de pourvoir entièrement à leur bonheur , mais Freud nous a enseigné que les parents parfaits n'existaient pas et les enfants parfaits non plus ! Se résoudre à être " des parents suffisamment bons " comme le disait le pédiatre et psychanalyste Winnicott , n'est pas toujours aisé .Mais cela aide à faire avec ce qui est plutôt que de renoncer devant des idéaux difficiles à atteindre .
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Désarroi engendré par les pleurs ou la colère de nos enfants …
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prendre le temps d' écouter l'enfant est indispensable pour parvenir à décrypter l'énigme de son comportement :s'interrompre dans sa tâche , s'agenouiller à sa hauteur , lui prendre les mains , le regarder dans les yeux aide à calmer la crise : il se sent entendu et parvient mieux à s'exprimer .Pratiquer l'écoute active ( voir la réflexion dans ce blog : mange ta soupe et tais-toi …) .
Avoir
du temps nous rend heureux
,
affirme
la philosophe
Brigitte
Sitbon.
*
En faisant tout ce qui peut signifier que leur existence compte pour
nous et que leur présence nous rend agréable:
°
nous mettre au service de leurs apprentissages : jouer , dessiner,
faire les devoirs
°
leur transmettre nos passions pour la musique , la lecture , le
sport., le bricolage , le jardinage ...
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ce temps partagé avec eux ne doit pas être nécessairement "productif" :tout ce qui est de l'ordre de la complicité et de la détente resserre les liens et rassure en montrant aux enfants que les adultes ne vivent pas que dans le stress et que leur présence leur procure du plaisir .
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Aldo Naouri : « les activités en famille sont importantes mais n'ont pas besoin d' être fréquentes , intenses , surinvesties , extraordinaires ! des activités simples , presque anodines ( un tour en vélo , un gâteau préparé et cuisiné ensemble , se balader , etc..) sont très constructrices , permettent des conversations qui structurent l'enfant , lui disent qu'il est important pour ses parents . Pas besoin de se ruer dans les parcs d'attraction ou dans les musées pour être de bons parents ou « des parents suffisamment bons ; pas la peine de prévoir une ribambelle d'activités :tout moment de partage avec les enfants permet d'apprendre à établir des liens sociaux et l'acquisition de certains codes »
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les activités banales du quotidien sont l'occasion de passer du bon temps en famille ! :
1.les
repas
(
désarmer l'agressivité primitive qui gît en chacun de nous issue
de la recherche de l'alimentation ) doivent être vécus comme des moments de partage , fondamentaux
et fondateurs :on apprend que la famille est un lieu d'apprentissage
du lien social et de ses codes .( apprendre à bien se tenir à table
est essentiel !) Très important que la famille mange ensemble aux
mêmes heures et non chacun à sa guise .
Partager le petit déjeuner est un excellent moment pour commencer
la journée , pour insuffler énergie et dynamisme !
2.
en
voiture :les
trajets en voiture sont des occasions de discuter ; un peu comme chez le psy
, comme ils ne nous voient pas , ils peuvent se sentir plus en
confiance pour nous dire certaines choses .
3.
pendant
qu'on cuisine :
certains peuvent en profiter pour venir discuter ou être simplement
là ., à vos côtés ...ou demandent à participer . Le silence peut
être aussi un beau moment de partage : seulement la présence !
4
.
les
moments d'attente :
salle d'attente , chez le garagiste , trop tôt pour l'école ou les
cours etc..constituent des sphères d'intimité dont il faut savoir profiter !
5.
en
revanche , pas devant internet ou la télé (
sauf si vraiment on partage un film qui fait plaisir à tous ) .Aldo
Naouri rappelle que les enfants sont des victimes passives d'images qui
leur sont imposées sans posséder les moyens intellectuels et
culturels pour les décoder et que les parents doivent absolument
exercer leur autorité dans ce domaine pour en limiter l'accès :
mesure de protection indispensable .
6
. au
coucher :
au fur et à mesure que l'enfant grandit , votre attitude doit s'adapter
(depuis le rituel de l'histoire , des câlins et des bisous au
simple passage dans la chambre pour souhaiter bonne nuit et leur dire
qu'on les aime ) .cela reste un moment privilégié .Au moment du bain
aussi ...la salle de bains est une sphère d'intimité propice parfois à des
confidences , des partages ..
7.avis
partagé concernant les devoirs :
qui sont parfois des moments de tension entre parents et enfants (
connotation affective importante ) .mieux vaut fixer un cadre horaire
pendant lequel l'enfant travaille seul afin d'apprendre à être
responsable de son travail et de ses notes . Si l'enfant a de réelles
difficultés , mieux vaut faire appel à quelqu'un de l'extérieur
pour l'aider. Ensuite , rien n'empêche de vous intéresser à leurs
devoirs ou de partager leurs commentaires sur leur journée ,
MONTRANT AINSI VOTRE INTÉRÊT POUR LEUR VIE SCOLAIRE .
8.si
vous avez plusieurs enfants , il est essentiel de vivre de temps en temps un
moment privilégié avec chacun .Moment
intense , rare ,essentiel pour l'enfant qui a son ou ses parents pour
lui tout seul , il ne le ou les "partage" pas avec ses
frères et sœurs . Alors on fait le choix d'une activité qui lui est vraiment
"spécifique " , on fait ce qui lui fait vraiment plaisir !
9.Vous
avez le droit ne ne pas avoir envie ou l'énergie de participer à
une activité commune :
alors passer du temps ensemble dans la même pièce ( l'enfant ou l'ado
joue seul , vous lisez ) : moment important de partage ...de présence
!
Il est permis de dire aussi que l'on n'a plus envie , là tout de
suite , de jouer avec eux , que l'on a besoin de s'occuper de soi ,
que l'heure est venue pour les enfants de laisser les parents entre
adultes .
UN
enf n'a pas besoin d'être systématiquement placé au centre du
temps passé ensemble , à travers des activités spécialement
choisies pour son plaisir : pensez aussi à vous , car la qualité du
temps passé en famille viendra aussi de votre propre plaisir .
Amusez vous , détendez vous .Ce sont les parents heureux qui rendent
les enfants heureux
.
Surtout
vivez en pleine conscience ce temps partagé avec les enfants ,
"cette présence active " de tout votre être , avec tous
vos sens .c'est la philosophie de l'instant présent qui demande
certes un effort mais qui "remplit " pleinement . « je
suis là et seulement là entrain de ...»
comment
les parents qui ont un emploi du temps chargé et qui voient peu
leurs enfants peuvent ils mettre à profit ce petit moment quotidien ?
«Exactement
comme s'ils ne travaillaient pas , répond
Aldo Naouri
,
dans les quelques secondes qui suivent la rencontre avec leur enfant ,
ce dernier vivra pleinement l'instant présent jusqu'à "effacer"
le temps de l'absence , un peu ce que ressentent les amoureux
lorsqu'ils se retrouvent .»
Si votre temps est vraiment compté , mettez les enfants
à contribution pour les tâches auxquelles vous ne pouvez échapper
: préparer le repas , faire les courses , le ménage en leur
enseignant des gestes qui valorisent leurs compétences , en en
profitant pour mettre leurs goûts , leur créativité à profit .
De
plus
, les enfants ont en réalité la capacité de comprendre que leurs
parents sont très occupés et ils seront particulièrement sensibles à la
qualité du temps passé ensemble plutôt qu'à la quantité .
et
les parents séparés qui s'interrogent avec encore plus d'acuité et de culpabilité au
sujet de ce temps passé avec leurs enfants ?
À
chaque nouvelle rencontre , c'est le même phénomène que celui décrit
précédemment vis-à -vis du temps d'absence : ce temps d'absence
"
s'efface" .
Les
enfants ont une haute capacité d'adaptation :
s'ils vivent alternativement des moments avec leurs 2 parents , ce
n'est pas forcément un malheur ; si on les regarde avec pitié en
disant "pauvres enfants " , bien sûr , ils se sentiront
malheureux , et on va les perturber . Au contraire , les aider à
dédramatiser la situation
.
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En cas de résidence partagée , préconisée par les avocats pratiquant le droit collaboratif :voirhttps://www.granvelle-avocats.fr le rythme "2 jours chez le père / 2 jours chez la mère / 5 jours chez le père / 5 jours chez la mère / puis on recommence 2/2/5/5" est conseillé POUR LES JEUNES ENFANTS ; Ce système permet un meilleur temps partagé entre les parents, et surtout une séparation moins longue pour EUX ... et permet aussi l'alternance des week-ends.
L'enfant garde ses repères, car chaque début de semaine est passé chez le père par ex. (lundi soir, mardi soir), et chaque mercredi soir et jeudi soir chez la mère.( ou inversement ) -
D'autres propositions de temps partagé "personnalisé" ( adaptées à chaque cas de famille ) peuvent être mises en place dans le cadre d'une garde alternée – comme l'a expliqué Maitre DE LUCA – prenant en compte -comme le dit Aldo Naouri -le temps que chaque parent peut et veut accorder à ses enfants .( ex . Un papa qui partage tous ses repas de midi avec ses enfants ...)
Ces décisions illustrent bien que l'on peut sortir du système classique "une semaine / une semaine" ou d'autres qui ne respectent pas toujours les besoins des enfants et des parents . -
Surtout éviter de tomber dans le piège de la surenchère où chacun essaie de séduire l'enfant , histoire de se faire sacrer meilleur parent que l'autre en transformant son temps de garde en concours de meilleur animateur , ni même de se sentir obligé de "faire quelque chose " avec son enfant : piège bien sûr préjudiciable pour l'enfant .Alors chaque parent doit se poser la question : aime t'il son enf ? Ou s'aime t'il d'abord par son entremise ? Différence entre le véritable amour et l'amour cannibale !
à savoir :
«
l'enfant a besoin de passer du temps seul , il n'a pas besoin que l'on
s'occupe de lui à chaque instant »
explique la sociologue Melissa Milkie ,université de Toronto :
le parent qui passera du temps à lire une histoire le soir , à partager
des repas et des tête -à -tête avec ses petits n'aura rien à
envier à celle qui passera 2 fois plus de temps avec son enfant mais
consacrera la plupart de ce temps à regarder la télévision par
ex.
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Constat logique pour Sylvain Jouannot , pédopsychiatre : « une heure à discuter et à lire avec son enfant est bien plus utile que 3 heures passées à côté de lui sans réelle interactivité .De toute façon , l'enfant a besoin de passer du temps tout seul pour se construire »
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Phénomène très surprenant relevé dans ce journal américain qui relate cette étude ( Washington post ) : les mères d'aujourd'hui dont 71% travaillent contre seulement 41% en 1965 passent davantage de temps avec leurs enfants qu'il y a 50 ans . Les pères sont 3 fois plus présents auprès de leurs enfants que dans les années 1960 : les mères d'aujourd'hui n'ont donc pas de remords à avoir par rapport aux générations précédentes .
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L'étude de cette sociologue porte également sur le volume de temps passé par les mères avec leurs enfants de 3 à 11 ans : 1er résultat remarquable: la quantité de temps n'aurait pas d'incidence particulière sur leur développement , à savoir leur réussite scolaire , leur bien-être émotionnel et leur comportement général . Evidemment l'étude n'incite pas à passer moins de temps avec sa progéniture mais elle insiste sur le fait que la qualité de ce temps joue un rôle bien plus important . A l'inverse , un parent qui passe du temps avec son enfant en étant stressé , très fatigué ou se sentant coupable aurait un impact négatif sur l'enfant .
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C'est seulement à l'adolescence que les sociologues de cette étude ont trouvé un impact positif -moins de délinquance – pour les jeunes qui passaient en moyenne 6 heures /semaine en temps familial .
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Constats particulièrement intéressants dans le contexte actuel où on assiste à un phénomène de " hyperparenting " ,( ou parents hélicoptères ) c'est-à dire la volonté d'être un hyper -parent qui contrôle tous les aspects de la vie de l'enfant .
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En tout cas , cette étude permettra d'atténuer le sentiment de culpabilité des parents par rapport au nombre d'heures qu'ils passent avec leurs enfants ...et les rassurera aussi sur le fait que l'enfant n'a pas besoin que l'on s'occupe de lui à chaque instant !
* JE VOUS SOUHAITE DE GÉRER AU MIEUX CE TEMPS PARTAGÉ DE CONFINEMENT OBLIGATOIRE DONT L'ENJEU POURRAIT ÊTRE ...DE MIEUX CONNAÎTRE LES BESOINS DES UNS ET DES AUTRES ET DE TROUVER UN CERTAIN ÉQUILIBRE FAMILIAL...VITAL !* je vous invite à relire la réflexion d'ISABELLE FILLIOZAT -postée récemment sur ce blog !
ET DERNIÈRE NOUVELLE !
Bonjour à tous,
Nous avons le plaisir de vous informer de la création de la plateforme d'Enfance & Covid pour futurs parents, parents et professionnels de l'enfance : www.enfance-et-covid.org
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