* Ennui pour les enfants ,énervement pour les parents ...STOP!
Les devoirs sont une des principales sources de conflit dans les familles ! et pourtant , pour convaincre les enfants de la nécessité de faire leurs devoirs , il est essentiel que les parents eux-mêmes en soient convaincus...
**** quel est l'intérêt des devoirs ?
* un lien important entre l'école et les parents ...par ce biais , les parents s'intéressent à la vie scolaire de leur enfant , à ses apprentissages, à ses difficultés , à ses réussites ...découvrent leur enfant "écolier" parfois différent de l'enfant "à la maison " !
* aide précieuse...des parents pour créer la motivation de l'enfant , cultiver son goût de l'effort ,prendre en compte ses difficultés , ses manques , ses compétences ...et construire sa confiance .
* dès l'âge de 6 ans , les 1ers devoirs - synonyme de "grandir" - permettent à l'enfant de montrer ses capacités , ce qu'il est capable de faire ; ils constituent un apprentissage déterminant dans la façon de prendre en charge son travail ; apprendre à l'enfant à gérer ses devoirs depuis le début est un véritable apprentissage de l'autonomie et construit sa confiance en lui .; cet accompagnement est essentiel .
@ ALORS COMMENT S'ORGANISER ?
° Chaque soir , leçons à apprendre + devoirs à faire ...quand et comment s'y mettre ? suivons les conseils de Brigitte Prot - motivatrice et membre de l'ACMEE ( Association Agir pour la Communication et la Motivation dans l'Education et l'Enseignement ).
1.imposer une rupture après le retour de l'école : avant 13 ans , 3/4 d'heure au moins sont nécessaires à l'enfant pour vivre la transition et quitter tout à fait l'univers scolaire afin d'entrer dans celui de la vie domestique :goûter ,jeu, sport, activités et discussions différentes . Il est difficile pour lui de se changer les idées si on l'accueille en disant " alors qu'est ce que tu as fait à l'école ?"
la règle d'or : installer un rituel devoirs du soir avec heure , lieu et durée identiques chaque jour .."cette rigueur favorise la structure des apprentissages "
2. durée : pas de règle cela dépend du rythme de l'enfant et de la quantité des devoirs : temps de travail idéal entre 6 et 12 ans: 1/2 h en continu ,au delà l'enfant ne peut plus se concentrer efficacement ...mais entre 6 et 10 ans , il a besoin de courtes pauses surtout s'il est créatif et rêveur : pauses de 3 mn pendant lesquelles vous pouvez proposer une activité créatrice ( dessin , puzzle , légo ...) que l'écolier commencera avant les devoirs , poursuivra pendant les pauses et terminera une fois le travail fini . Cette activité permet de ne pas rompre le calme exigé par les devoirs et de relier la créativité au travail, la rupture entre ces 2 mondes étant une des causes de démotivation chez les rêveurs .
3. quelques idées plus ludiques : + lire en s'amusant ...par ex. l'enregistrer pendant sa lecture et s'écouter ( prise de conscience intéressante ) + faire une lecture à 2 voix ( personnages différents ) + proposer- lui de prendre la place du maître et de faire une lecture à haute voix pour toute la classe + laisser le s'installer dans la position qu'il souhaite * écrire en s'amusant ..par ex.demandez à l'enfant de dessiner les mots qu'il doit apprendre - faire le contour des lettres avec la pointe du crayon - *écrire les mots sur des étiquettes pour les classer , former des phrases ,découper les mots ,les reconstituer , en créer d'autres * penser au tableau très utile ! # calcul et table de multiplication ...par ex. les enregistrer en chantant, en changeant de voix , utiliser les logiciels et sites internet / penser aux jeux éducatifs .
@ FAUT-IL ÊTRE PRÉSENT ?
* OUI parce que l'adulte est garant de l'organisation ( il faut des années à un enfant pour être en mesure de gérer son emploi du temps ) car seul devant ses cahiers , il risque de s'attarder sur un exercice et de manquer de concentration pour un autre ; de plus , l'enfant a besoin que son travail soit validé par un regard d'adulte en qui il a confiance et dont il sait qu'il est là pour le soutenir et le féliciter ...un adulte accompagnateur qui sécurise et nourrit la confiance . Si cela n'est pas possible , prendre le temps à votre retour de vérifier ce qu'il aura fait seul . Etre présent , c'est montrer votre intérêt pour le travail scolaire de votre enfant .
@ JUSQU'OÙ L'AIDER ?
* Intervenir sans entraver son autonomie c'est ....regarder ensemble les devoirs , la liste des exercices demandés ,l'aider à se lancer en établissant un emploi du temps du travail puis vaquer à vos activités en précisant que vous êtes là s'il a besoin d'aide , et vérifier toujours le travail effectué . "Vous devez garder à l'esprit qu'il s'agit d'un accompagnement vers une prise d'autonomie de l'enfant"
* la principale clé : n'apportez pas la réponse aux problèmes et apprenez à votre enfant à se poser les bonnes questions pour avancer dans son raisonnement et y répondre seul . A court terme , cette démarche lui offre la satisfaction de voir qu'il possède en lui les moyens de résoudre tous les problèmes ...d'où autonomie , méthode de travail , confiance .
@ QUEL RÔLE VIS-À VIS DU PROFESSEUR ?
* 2 attitudes néfastes aux progrés de l'enfant :
- parents qui jugent les devoirs inutiles ou trop lourds ( = nier les capacités de l'enfant et le décourager de ses efforts d'apprentissage )
- parents qui exigent toujours plus et ajoutent des exercices !(= infliger une pression excessive et favoriser un rejet du travail )
* le mieux : ° rencontrer régulièrement les enseignants ° discuter avec eux des devoirs du soir ..leur demander conseil pour savoir comment aider votre enfant , apprendre une poésie ou réviser un contrôle car cela ne se fait pas spontanément !
* le respect du rôle de chacun est indispensable ...ne jamais critiquer l'enseignant devant l' enfant ; refaire une leçon à la place de l'enseignant
, expliquer que l'on connait une méthode plus efficace entraine un conflit de loyautés qui met l'enfant en difficulté !
@ FAUT-IL AJOUTER DES EXERCICES ?
* proposer 1 ou 2 exercices supplémentaires peut être utile pour vous assurer que votre enfant a bien compris la leçon mais expliquez -le lui : "tu as vu que cet exercice t'a posé problème , on va en faire encore un pour que tu sois certain de savoir te débrouiller quand tu seras seul en classe "...réassurance, confiance .
* autre façon de tester les acquis : en proposer une application pratique et ludique ( utilité du savoir ) ; ex: après un devoir de maths , faites- lui lire une recette de cuisine ( quantités ) et l'expérimenter (peser) ...ou après un devoir de calcul , pour les plus petits , rechercher des chiffres dans un journal ,jouer à la marchande avec des pièces , composer avec lui la somme nécessaire - en vraies pièces - pour , en votre présence , acheter le pain , le journal ...; après une dictée , chercher des définitions sur le dictionnaire ; à l'apprentissage de la lecture , rechercher des lettres , reconnaitre des mots sur les emballages , les magazines , les journaux ...mais sans tomber dans la démarche qui consiste à faire de tout un apprentissage car trop solliciter un enfant est le meilleur moyen de le dégoûter !
@ COMMENT GÉRER UNE CRISE ?
* la bonne volonté de part et d'autre ne suffit pas et parfois , l'étape des devoirs se transforme en crise ! dans ce cas , dit B. Prot " fermez les cahiers et passez à autre chose ...en prévoyant de vous y remettre plus tard"...car s'acharner risque de faire de ce rituel de devoirs le rituel des tensions : "entre vos enfants et vous , dit -elle, les enjeux affectifs sont tels qu'ils ne permettent pas toujours à chacun de prendre la distance suffisante pour bien vivre cette relation de travail .Vous risquez d'être tentés de revivre votre propre scolarité à travers celle de votre écolier et lui donner le risque de culpabiliser et de perdre ses moyens à l'idée de vous décevoir ! " La solution peut être aussi de passer le relais à l'autre parent ou à un autre adulte proche ou un étudiant .
@ QUAND LÂCHER LA BRIDE ?
* La prise d'autonomie dans le travail scolaire est variable d'un enfant à l'autre...à vous d'être attentif au rythme de votre enfant en évitant de le comparer à ses frères et soeurs et à ses camarades .
* vous pouvez lui laisser davantage d'indépendance dans son travail en réduisant progressivement les vérifications des devoirs 1 fois tous les 2 jours puis 1 fois tous les 3 ou 4 jours surtout apprenez à votre enfant à se poser les bonnes questions pour avancer dans son raisonnement et pour y répondre seul : il est nécessaire de lui faire acquérir une méthode de travail.
mais votre présence , votre regard sur le travail final restent indispensables jusqu'à l'âge de 13 ans environ ; constat : étape franchie généralement en fin de 5ème où il y a prise de conscience des enjeux scolaires et acquisition d'une totale autonomie .Il se peut qu'à cet âge , l'enfant se rebelle contre les devoirs , il s'agit alors de mettre en place une autre forme d'accompagnement= travail en groupe , prise en charge par un autre parent ou un grand .
* il ne faut jamais démissionner de votre rôle toujours attentif à la vie scolaire de votre enfant .
@ ET LES COURS PARTICULIERS ?
* De plus en plus de parents perfectionnistes ou stressés anticipent les difficultés de leurs enfants et font appel à un professeur particulier : ce cas peut être envisagé seulement si des lacunes ont été repérées par l'enseignant sinon l'enfant peut s'en trouver déstabilisé : il aura le sentiment que vous vous inquiétez , que vous ne lui faites pas confiance. ...Seuls des besoins réels justifient ce recours : en parler avec lui , pour qu'il sache que ce n'est pas une punition mais une aide pour lui permettre d'être plus à l'aise en classe et limiter ces leçons supplémentaires dans la durée ( 1 trimestre par ex . )
@ L'AVIS DE BÉATRICE COPPER - ROYER - PSYCHOLOGUE :
NE SURINVESTISSEZ PAS VOTRE ENFANT !
* pourquoi les devoirs mettent-ils certains parents dans un réel état d'angoisse ? ° d'abord il s'agit de distinguer l'implication des 2 parents : c'est souvent la mère qui s'occupe des devoirs ! pour une mère , réussir à faire travailler son enfant c'est être" une bonne mère"...sinon , elle se ressent "mauvaise mère "; le père a plus de distance ° il y a nécessité de comprendre le changement dans les relations parents -enfants que crée l'entrée à l'école qui va offrir le 1er regard extérieur sur l'enfant , regard qui peut écorner l'image que les parents se faisaient de lui et surtout d'eux-mêmes ; ceux qui ont surinvesti leur enfant réalisent qu'il n'est pas l'enfant idéal dont ils rêvaient ! ...d'autant que cette entrée à l'école nous ramène à notre propre histoire !
* pour en revenir à la mère , travailler avec ses enfants peut faire naitre des sentiments violents de colère notamment parce qu'elle est renvoyée à sa propre histoire ; si elle a été une élève brillante , il est incompréhensible et angoissant de se trouver face à un enfant qui peine ; si sa scolarité a été mauvaise , elle la revit douloureusement mais dans tousles cas il y a angoisse .
* quelles conséquences pour l'enfant ?
-quand ça se passe mal , il peut entendre des mots terribles -qui , même si on regrette de les avoir prononcés , ont du poids : l'enfant a le sentiment de déplaire aux parents , il perd sa confiance et son estime de soi = insupportable !
- quand les devoirs sont faits dans la douleur , l'enfant ne gagne pas en autonomie , il reste immature et ne trouve aucun sens au travail scolaire .
* comment sortir de cette situation?
- expliquer à l'enfant : "je m'énerve parce que cela me rappelle des mauvais souvenirs , nous allons trouver une personne -relais " ...c'est le moment idéal pour réfléchir à la place de chacun dans la famille sur les liens entre parents et enfants , sur le regard que l'on porte sur eux
* quel est le rôle du père ?
- il doit avoir une parole apaisante , être celui qui sépare , désamorce la crise et remet chacun à sa place .
* quels conseils pour les parents ?
1.ne pas surinvestir son enfant : le surinvestissement - phénomène qui s'aggrave - conduit à des déceptions gigantesques : l'enfant survalorisé vivra durement l'épreuve de la réalité .
2. ne pas faire de chantage à l'avenir : pour un jeune enfant, parler du bac et du chômage n'a aucun sens ! il ne pensera qu'une chose : mes parents n'ont pas confiance en moi !
3.ne pas perdre de vue de rendre l'enfant le plus autonome possible : cela passe par le plaisir . un enfant qui travaille avec plaisir trouve du sens à ce qu'il fait .
@ EN CONCLUSION :
* Parents , votre attitude est déterminante pour le bon déroulement de cette activité :mettez vous en condition !
* acceptez votre enfant tel qu'il est avec ses difficultés , ses manques ,ses compétences sans vous fâcher , sans le gronder .Votre rôle est de l'aider , l'accompagner , l'encourager , travailler sur la confiance , ne pas lui mettre la pression ni la barre trop haute .
* Félicitez-le pour ses réussites , soutenez -le dans ses échecs , ne le punissez pas pour une simple erreur , montrez-lui plutôt ce qu'elle peut enseigner .
* une mauvaise note , des difficultés de compréhension ? surtout pas d'humiliation , deculpabilisation, de punition ...ni de solidarité excessive :tout cela est très insécurisant ! votre enfant a besoin d'aide et de soutien , vous êtes son moteur !
@ DES LIVRES UTILES :
* POUR LES ENFANTS : Max et Lili ne font pas leurs devoirs - Dominique de ST MARS -Serge Bloch - ed . calligram
* POUR LES PARENTS : Faire ses devoirs - Patrick Rayou - ed.presses universitaires .
J'suis pas motivé , je fais pas exprés - Brigitte Prot - ed. albin michel
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